France

Bras de fer entre des viticulteurs et la police à Montpellier : quatre blessés (IMAGES)

Quatre agriculteurs ont été blessés par brûlures dans des échauffourées avec la police lors d'une mobilisation de la profession devant l'hôtel de police de Montpellier. Il y aurait deux brûlés au deuxième degré selon les Jeunes agriculteurs.

Le 16 janvier, des échauffourées opposant la police à des agriculteurs devant l'hôtel de police de Montpellier ont fait quatre blessés par brûlures parmi les manifestants. Ces derniers réclamaient la libération de plusieurs collègues interpellés la veille dans une autre manifestation.

La préfecture de l'Hérault a précisé que les blessures par brûlures, dont l'origine n'a pas été expliquée, n'étaient pas considérées comme graves et que les blessés avaient immédiatement été pris en charge par les sapeurs-pompiers. Sur les images, on peut voir la police utiliser du gaz lacrymogène.

Dans un communiqué, les Jeunes agriculteurs (JA) du Gard parlent de «quatre agriculteurs hospitalisés» dont «deux brûlés au deuxième degré». «Nous ne comprenons pas une telle réaction des forces de l'ordre pour une simple manifestation de soutien et d'entraide du monde agricole», commente le syndicat. 

Les échauffourées sont survenues lorsque la police a voulu faire reculer les agriculteurs – au nombre de 300 selon les JA, 150 à 200 selon la préfecture. Cette dernière a précisé qu'une délégation d'agriculteurs avait déjà été reçue la veille «afin d'apaiser les tensions». 

Ces viticulteurs venus notamment du Gard et de l'Hérault étaient rassemblés devant l'hôtel de police de Montpellier en signe de solidarité avec leurs collègues en garde à vue, dont Xavier Fabre, le porte-parole du Syndicat des vignerons du Gard, arrêté à Domazan où un autre avait eu lieu le 15 janvier. 

«Nous réclamons toujours des informations sur ce qui leur est reproché et leur libération», a déclaré à l'AFP Lionel Puech, co-président des Jeunes agriculteurs du Gard, précisant qu'une vingtaine d'autres agriculteurs avaient été convoqués pour être entendus librement. 

Les importations de vins étrangers dans le viseur

Le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Montpellier est saisi d'une trentaine de dossiers concernant des actions viticoles menées en 2016 et 2017 sur l'ex-Languedoc-Roussillon, d'après une source proche de l'enquête citée par l'AFP. 

Les syndicats viticoles ont multiplié depuis 2016 les coups d'éclat pour dénoncer les importations de vins étrangers, en particulier espagnols, en concurrence directe avec les productions languedociennes, et l'attitude des négociants et de la grande distribution.

Parallèlement, des actions violentes – incendies, dégradations – signées par le Comité régional d'action viticole (Crav) ou son émanation locale, le Comité d'action viticole (Cav), sorte de bras radical de la viticulture languedocienne, ont aussi redémarré, comme c'est le cas depuis des décennies en temps de crise de la profession. Elles ont visé notamment des négociants en vin.  

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