Les éleveurs vont lever leurs blocages autour de Lyon vers 16H00 ce jeudi, pour se diriger ensuite vers le quartier de la Confluence dans le centre-ville où un «meeting» est prévu en fin d'après-midi avec le président de la FNSEA Xavier Beulin, qui avait déjà annoncé sa venue ce matin.
«Je dois leur rendre compte de ce qui a été annoncé hier (mercredi, par le gouvernement, ndlr) et puis on va envisager avec eux la sortie de ces mouvements», avait expliqué M. Beulin jeudi matin sur Europe 1.
Le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs (JA), syndicat allié à la FNSEA, Florent Dornier, était également attendu, ainsi que le préfet du Rhône Michel Delpuech.Les tracteurs devaient se garer sur l'autoroute A7 au niveau du musée des Confluences.
Depuis mercredi soir, quelque 800 éleveurs paralysent les accès Nord, Est et Sud de la 2e agglomération de France grâce au positionnement d'environ 400 tracteurs, selon les chiffres des représentants locaux de la FNSEA et des JA.
Bison Futé a déjà annoncé la réouverture du tunnel de Fourvière, principal porte d’accès à Lyon depuis le Nord.
Parallèlement, les éleveurs ont recommencé ce matin à bloquer les accès au Mont- Saint-Michel, qu'ils avaient dégagé la veille au soir après l'annonce d'une aide d'urgence du gouvernement à hauteur de 600 millions d'euros, a annoncé la préfecture de la Manche.
Des deux routes qui donnent accès à ce site touristique, l'un des plus visités de France, la RD976 est entièrement bloquée par une dizaine de tracteurs, tandis que la RD275 «est en cours de blocage», selon la préfecture.
Selon Arnaud Robidel, producteur de lait dans la commune voisine de Vergoncey interrogé par l'AFP, les bloqueurs sont «des agriculteurs de la commune de Vessey (à environ 15 km du Mont Saint-Michel NDLR) qui étaient avec nous jusqu'à hier et qui ont décidé de repartir ce matin».
Plus tôt ce matin sur la radio Europe 1, le président de la FNSEA Xavier Beulin prévoyait de «nouveaux mouvements» de la part des éleveurs «dans les deux ou trois jours qui viennent» pour protester contre les prix insuffisants de leurs productions et «parce que certains n'ont pas encore bougé et qu'ils ont envie de bouger, et qu'ils ont aussi besoin d'exprimer leur colère»
Le responsable du premier syndicat agricole de France a mis en garde contre des actions plus précises, visant les «opérateurs qui ont du mal à jouer le jeu».
Xavier Beulin assure vouloir «remettre un peu de pression» sur les industriels et sur certaines enseignes qui ont du mal à appliquer les hausses de tarifs. Il a appelé à «cesser ce jeu de poker menteur auquel [nous sommes] confrontés depuis plusieurs mois».
Pour le président de la FNSEA, le but n'est «évidemment pas d'ennuyer les gens qui partent en vacances», ajoutant qu'il avait le sentiment que les concitoyens étaient «à l'écoute» et qu'ils «comprennent les difficultés des éleveurs».
Parlant des mouvements de protestation, Xavier Beulin a appelé «à la pondération sur le terrain» ajoutant que «cette colère doit pouvoir s'exprimer» car «il n'est pas normal qu'un seul maillon de la chaîne soit en grande difficulté quand les autres n'éprouvent pas ces mêmes difficultés», a-t-il ajouté.
Rendu public hier, le rapport du médiateur désigné par le ministère de l'Agriculture pour faire la lumière sur les prix de la viande met en cause les abattoirs qui ont freiné les hausses de prix que demandaient les éleveurs, même si la grande distribution aurait pu se montrer «plus dynamique».
Le médiateur a estimé que les revalorisations étaient passées de façon très inégale selon les régions et restaient en dessous de l'objectif visé lors de la réunion de filière du 17 juin.
Hier un plan d'urgence pour venir en aide aux éleveurs a été présenté en Conseil des ministres : 600 millions d'euros ont été débloqués pour sa mise en place. 100 millions d'annulation de charges et de cotisations et 500 millions de reports de charges.