France

«Erdogan assassin !» : des milliers de Kurdes réclament justice pour des militantes tuées à Paris

Cinq ans après l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris, une manifestation visant à faire toute la lumière et à dénoncer le silence des autorités sur cette affaire a rassemblé des milliers de personnes le 6 janvier à Paris.

Plusieurs milliers de Kurdes ont manifesté le 6 janvier à Paris pour réclamer vérité et justice sur l'assassinat en 2013 dans la capitale française de trois militantes kurdes, dénonçant le silence des autorités françaises sur cette affaire. D'après la préfecture de Paris, ils étaient précisément 4 700 à battre le pavé. Les organisateurs avancent quant à eux le chiffre de 15 000 participants.

«Cinq ans de silence, cinq ans de déni de justice, cinq ans d'impunité», pouvait-on lire sur une grande banderole montrant les portraits des trois militantes, portée en tête du cortège par plusieurs femmes kurdes.

«Erdogan, assassin!», a scandé la foule à de nombreuses reprises au lendemain de la visite à Paris du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a été reçu par son homologue français, Emmanuel Macron.

Ce défilé dans les rues de Paris a réuni des manifestants venus de plusieurs pays européens, en particulier d'Allemagne. La France insoumise (LFI) s'est jointe au cortège, avec notamment son leader Jean-Luc Mélenchon.

Cette mobilisation s'est tenue cinq ans après l'assassinat de Sakine Cansiz, 54 ans, l'une des fondatrices du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), de Fidan Dogan, 28 ans, et de Leyla Saylemez, 24 ans, tuées le 9 janvier 2013 de plusieurs balles dans la tête au siège du Centre d'information du Kurdistan, dans le Xe arrondissement de Paris.

Dans cette affaire, le seul suspect, le Turc Omer Güney, est mort fin 2016 en prison avant de comparaître au tribunal. Les enquêteurs français avaient pointé «l'implication» de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, sans désigner de commanditaires. Des médias turcs avaient pour leur part diffusé un document présenté comme un «ordre de mission» du MIT pour Omer Güney. En janvier 2014, le MIT a officiellement démenti toute implication de sa part dans ce triple assassinat. 

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