«La réponse publique de l'Etat c'est d'offrir des capacités d'accueil au chaud, dans de meilleures conditions que ce qu'ils connaissent dans la rue», a déclaré sur BFMTV le 29 décembre le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, au sujet de la situation actuelle des sans-abri.
«La promesse de l'Etat, c'est de garantir des places d'accueil et vous avez, à l'heure où je vous parle, encore des places d'accueil disponibles en Ile-de-France et dans les grandes villes. Peut-être pas assez, il faut un peu de temps pour améliorer cela», a-t-il poursuivi. «Ensuite, il y a des hommes et des femmes qui refusent aussi, dans le cadre des maraudes, d'être logés parce qu'ils considèrent que leur liberté, et je n'ai pas à juger de savoir si c'est bien ou pas, les amène à ne pas être en sécurité, à l'aise, dans ces centres.»
Des propos qui ont rapidement suscité l’indignation de plusieurs associations d’aide aux sans-abri.
La première salve est venue du Secours catholique. «Deux heures de maraude et une heure au 115 suffiront, Monsieur Castaner, pour prendre la mesure de l'indécence de votre affirmation. Merci de ne pas ajouter à la souffrance des personnes sans-abri une propagande niant leur combat quotidien pour rechercher un hébergement pérenne», a fustigé sur Twitter son secrétaire général Bernard Thibaut.
Face aux critiques provoquées par sa déclaration, le Délégué général de La République en marche a expliqué qu’il n’y avait «rien de nouveau dans ses propos». Afin de justifier son propos, il s’est référé à un article de Libération dans lequel un délégué adjoint à la Fondation Abbé-Pierre affirmait que des personnes sans-abri refusaient d’être prises en charge dans des centres d’hébergement d’urgence en raison du manque d’hygiène et de l’insécurité.
Au lendemain de cette justification, la Fondation Abbé-Pierre a fait part à son tour de son indignation : «Ça suffit, maintenant. Ce n'est parce que certains SDF refusent qu'on les jette dans des hangars inqualifiables d'absence d'hygiène et de violence permanente qu'il faut expliquer par ces cas marginaux l'absence de prise en compte d'une urgence considérable. Un peu de dignité, s'il vous plaît.»
Malgré les promesses d’Emmanuel Macron en juillet de ne laisser personne à la rue d’ici la fin de l'année 2017, les sans-abri continuent de dormir sur les trottoirs, plongés cet hiver dans un froid polaire. L’engorgement des capacités d’hébergement, d’urgence ou non, demeure au cœur du problème selon les associations d'aide aux sans-abri. Selon Eric Pliez, président du Samu Social, le déficit en places d'hébergement d'urgence est estimé à 3 000.
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