France

«Chang, le petit Chinois» : une comptine jugée raciste suscite la polémique

Une comptine au contenu polémique a été enseignée dans deux classes d’une école maternelle d'Aubervilliers. Alors que pour certains le texte est truffé de stéréotypes raciaux, d’autres n’y voient rien à redire.

«Chang est assis, Il mange du riz, Ses yeux sont petits, Riquiquis», ainsi débute la comptine donnée aux enfants de deux classes d’une école maternelle d’Aubervilliers. Après qu'un parent d'élève s'est procuré le texte de la comptine, le président de l'association des Chinois résidents en France, Sacha Lin-Jung, est monté au créneau.

Face à l’indignation de parents d’origine asiatique, il a par la suite décidé de poster le texte sur les réseaux sociaux afin de «pointer les clichés et stigmatisations racistes et faire comprendre gentiment en quoi c'est déplacé». La publication a été partagée plus de 2000 fois sur Twitter et plus de 500 fois sur Facebook. «Des parents asiatiques horrifiés à la vue de la chanson qu'on enseigne dans la classe de leur enfant en maternelle (...). N'hésitez pas à pointer les clichés et stigmatisation raciste et faire comprendre gentiment en quoi c'est déplacé», s'est-il indigné sur Twitter.

Sur sa page Facebook, le président de SOS Racisme a estimé que la chanson était «remplie de clichés, avec tout que cela suppose de grossier» et qui «réduit les Chinois à quelques traits sommaires». Dominique Sopo a par ailleurs précisé qu'il avait adressé une plainte au ministère de l’Education nationale afin de proscrire l’utilisation de cette comptine dans les écoles. De son côté, le rectorat de Créteil devrait être saisi de l'affaire.

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En revanche, certains internautes estiment que cette comptine n'avait rien d'offensant en arguant que cela relevait de la liberté d'expression. L'un d'entre eux explique : «Dans les années 90 on nous faisait chanter en primaire la chanson du petit chinois qui cassait des noix pour les manger et nos parents ne s'offusquaient pas.» 

Les fondatrices de la société éditrice bottent en touche 

Désignés par les internautes comme l’éditeur de la comptine, lesAteliers du Préau se sont dédouanés de toute responsabilité. Contactées par leFigaro, les fondatrices Géraldine Prigent et Isabelle Halgand ont déclaré : «Nous sommes une structure qui intervient auprès des écoles dans le cadre d'activités périscolaires ou de projets de classe. Nous encadrons des intervenants qui vont dans les écoles. Suzanna Orsolato-Cazadieu (dont le nom est mentionné en bas de la comptine) est intervenue dans le cadre d'un projet éveil-musical. Comme tous nos professeurs, elle doit répondre à des consignes très claires: ne jamais propager des propos qui pourraient être de nature politique, religieuse ou discriminante. Elles sont renouvelées à chaque réunion de rentrée.»

Qualifiant de «faute» la diffusion de cette comptine, elles ont évoqué l’éventualité de prendre des sanctions à l’encontre de cette intervenante.  


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