«Il s'agit de l'initiative personnelle de parlementaires. Nous la regrettons fortement. Un tel déplacement en Crimée constitue en effet une violation du droit international», a indiqué le porte-parole du ministère Romain Nadal.
Dix membres de l’Assemblée nationale et du Sénat, dont notamment Claude Goasguen, Yannick Moreau, Yves Pozzo di Borgo, vont se rendre à partir de mercredi et jusqu’à samedi en Russie puis en Crimée, avec le député des Français de l’étranger Thierry Mariani à leur tête.
C’est la première fois qu’une délégation significative d’hommes politiques et de parlementaires européens visitent la péninsule rattachée à la Russie, depuis l’introduction des sanctions.
D’après Thierry Mariani, des rencontres avec le président de la Douma Sergueï Narychkine en Russie, ainsi qu’avec les autorités locales à Yalta et Sébastopol sont au menu. La délégation comprend des parlementaires «qui veulent y voir plus clair dans la situation, avoir des informations et parler à la population» pour se faire une opinion, et d'autres qui «reconnaissent les faits historiques, car pour [eux] l’adhésion de la Crimée est un fait étayé par le référendum et conforme à la réalité historique», a souligné le député interrogé par Kommersant.
Le parlementaire a refusé d’annuler ce déplacement même face à la réprobation montrée par le ministère des Affaires étrangères.
«Il y a eu des échanges durs entre le ministre, moi-même et Jacques Myard [qui fait également partie de la délégation]», a raconté Thierry Mariani, interrogé par RT France. «Mais nous avons rappelé au ministre à la fois que nous étions contre la politique des sanctions contre la Russie, que les parlementaires français étaient libres de leurs déplacements et que nous maintenions ce voyage».
«C’est la position officielle de la France et du gouvernement, mais ce n’est pas notre position», a ajouté le député.
Leonid Sloutski, député russe et chef de la Commission parlementaire en charge des affaires des anciennes républiques soviétiques a déclaré que la visite de cette délégation était une nouvelle étape dans le dialogue russo-européen en ce qui concerne la Crimée.
La Crimée a tenu un référendum en mars 2014, lors duquel 96% des électeurs ont voté pour la sécession de l’Ukraine et son rattachement à la Russie. Les Etats-Unis et l’UE n’ont pas reconnu les résultats de ce référendum et ont accusé la Russie d’annexion de la Crimée. Ils ont alors imposé des sanctions économiques contre la Russie et la Crimée.