France

Le vol privé d'Edouard Philippe entre Tokyo et Paris a-t-il coûté nettement plus que 350 000 euros ?

Le coût du voyage retour du Premier ministre et de sa délégation depuis la Nouvelle-Calédonie continue de faire polémique. Dans le calcul final, il conviendrait d'ajouter le prix facturé par l'Armée de l'air pour le retour à vide de son Boeing.

Pour rentrer de Nouvelle-Calédonie, où il était arrivé par un vol commercial, le Premier ministre Edouard Philippe a mobilisé le 5 décembre un A340 de l'armée de l'air. Mais, lors de son escale à Tokyo, le chef du gouvernement accompagné de sa délégation a décidé de changer d'appareil et a embarqué sur un A340 version luxe, loué à l'entreprise AeroVision. Une opération qui a coûté à l'Etat 350 000 euros, comme Matignon l'a confirmé à l'AFP, suscitant une vive polémique.

Sauf que l'Airbus A340 de l'Armée de l'air, délaissé par Edouard Philippe et sa délégation, n'est pas rentré gratuitement. Pour faire le calcul total des coûts induits par le changement d'avion du Premier ministre, le site M6 Info a sollicité René Dosière, ex-député socialiste, présenté comme un spécialiste des questions liées aux dépenses de l'Etat. «L'armée facture environ 10 000 euros de l'heure ces vols», a-t-il estimé, donnant un ordre de grandeur. Un chiffre qui a été confirmé par un consultant aéronautique ainsi qu'une source proche de l'armée, souhaitant toutefois rester anonyme, selon le même média.

Le retour à vide de l'avion de l'armée de l'air – 13 heures de vol pour un Tokyo-Paris – aurait donc coûté quelque 130 000 euros. Le voyage retour d'Edouard Philippe et de la soixantaine de membres de sa délégation l'ayant accompagné en Nouvelle-Calédonie aurait donc coûté 480 000 euros à l'Etat, et non 350 000. Soit environ 8 000 euros par accompagnant du Premier ministre. Ce dernier, face à la polémique grandissante, avait assumé le motif de son confort. Le Boeing de l'Armée de l'air n'est en effet pas pourvu de fauteuils de type business class, permettant de dormir lors d'un vol de nuit.

Autre argument avancé, la règle de la continuité de la présence de l'exécutif en métropole. L'avion privé affrété à Tokyo auprès de la compagnie privée AeroVision aurait permis à Edouard Philippe de gagner deux heures de voyage et d'arriver à Paris avant que le président de la République Emmanuel Macron ne s'envole pour l'Algérie, le 6 décembre. 

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