Bataille de chiffres sur le plateau de l'émission Bourdin Direct diffusée sur RMC et BFMTV ce 19 décembre 2017. Notes à l'appui, Jean-Jacques Bourdin évoque l'histoire heureuse, selon lui, de Campôme, un village d'une centaine d'âmes des Pyrénées-Orientales, département dont Louis Aliot, vice-président du Front national, est précisément député. Celui-ci venait d'accuser les associations d'aide aux réfugiés de manipulation du nombre de migrants. «Je vais vous parler des huit migrants qui sont arrivés à Campôme : ça s'est très bien passé», commence le journaliste, ajoutant : «A tel point que la population est prête à accueillir d'autres migrants.»
Et Jean-Jacques Bourdin de poursuivre son mouvement d'encerclement du député frontiste : «Dans la plupart des communes ça se passe bien, Louis Aliot». «Huit réfugiés ? Mais le réservoir de l'immigration, il est inépuisable !», s'insurge alors le député frontiste.
«Mais est-ce que des gens comme vous qui défendez l'accueil des migrants vous en accepteriez chez vous ?», lance alors Louis Aliot, piqué au vif, personnalisant lui aussi le débat. «Chez moi, c'est à dire quoi, dans ma cuisine ?», rétorque Jean-Jacques Bourdin, quelque peu déstabilisé. «Dans la commune dans laquelle je vis, il y a des Syriens, il y a des migrants. Et tout le monde les a accueillis». «Et ils apprennent le français». Comme quoi, la réalité est toujours affaire de point de vue.