Le bras de fer s'est poursuivi mardi entre les salariés de la Scop SeaFrance, exploitante de la compagnie maritime MyFerryLink, et le propriétaire de leurs bateaux, Eurotunnel, avec deux heures de blocage par les marins de l'accès au tunnel sous la Manche, qui a causé de fortes perturbations.
Lundi déjà, les marins de la Scop SeaFrance avait bloqué l'accès au port de Calais. Le directeur de l'association britannique des chauffeurs routiers avait même appelé, au mois de juin, les gouvernements français et britannique à déployer l'armée pour résoudre la crise de Calais.
«Aujourd'hui c'est bon, on arrête», a finalement ce mardi asséné le secrétaire général du Syndicat maritime Nord (SMN), Eric Vercoutre, aux plus de 300 marins présent. Cela signifie que pour l'instant, la grève et le blocage du port de Calais sont levés, comme l'avait expressément demandé le gouvernement la veille.
Ce matin, pendant plus de deux heures, vacanciers et routiers sont restés sur la rocade d'accès au tunnel bloquée par les marins, qui avaient mis le feu à des tas de pneus dégageant une épaisse fumée noire s'échappant vers le centre de Calais.
Les marins de la Scop s'étaient réunis dans la matinée en assemblée générale pour discuter des actions à envisager au lendemain d'une réunion, sans grandes avancées, au ministère des Transports. Une nouvelle réunion est prévue mercredi.
«Le gouvernement nous a demandé un geste fort en autorisant DFDS à accéder de nouveau au port, ce que nous avons fait. Mais nous n'avons eu aucune contrepartie!», a dénoncé Eric Vercoutre.
Les 600 marins de la Scop sont dans l'expectative depuis que le propriétaire des bateaux, Eurotunnel, a annoncé son intention de louer deux des trois navires à leur concurrent DFDS, qui s'est engagé à acheter les navires à terme, selon Eurotunnel. Des marins de la Scop occupent ces deux navires depuis le 29 juin.