France

Plongeur à l'île Maurice, un faux chômeur aurait touché plus de 130 000 euros d'allocations

Selon Le Parisien, un ancien haut cadre a été condamné cette semaine à un an de prison. Il aurait escroqué Pôle emploi et touché près de 134 000 euros d'allocation chômage alors qu'il travaillait comme gérant d'un club de plongée à l'île Maurice.

134 000 euros : voici le pactole qu'aurait touché un ancien haut cadre d'une société d'informatique, selon Le Parisien. Il s'agirait d'allocations chômage perçues pendant deux ans par l'individu alors que, dans le même temps, il aurait exercé la profession de general manager au sein d'un club de plongée, à l'île Maurice, dans l'océan Indien. 

Une trahison qui discrédite le système de solidarité

Philippe Gougeon, 55 ans, a été jugé à Nantes, malgré son absence à la lecture du délibéré, et reconnu coupable d'«escroquerie». «Une trahison [qui] discrédite le système de solidarité», a estimé le procureur de la République. Le tribunal a donc suivi les réquisitions du parquet et condamné le prévenu à un an de prison ferme.

Selon les éléments de l'enquête, le club de plongée aurait notamment été financé grâce aux indemnités chômage de l'accusé. Sa femme Nadia, reconnue complice, a écopé de six mois de prison ferme. Toujours selon Le Parisien, le couple devra «rembourser les sommes indûment perçues».

La fraude au chômage très relative face à la fraude en col blanc

Il est à noter que le coût de la fraude à Pôle emploi reste de l'ordre du détail face au manque à gagner de la fraude fiscale. Selon les derniers chiffres officiels sur le sujet, publiés en 2012, la Délégation nationale à la lutte contre la fraude avait détecté pour l'année 2012 des fraudes à Pôle emploi s'élevant à 39 millions d'euros (0,8% de l'ensemble des fraudes détectées) – loin derrière la fraude fiscale (60 à 80 milliards échappent à l'Etat chaque année, selon le rapport parlementaire d'Alain Bocquet et de Nicolas Dupont-Aignan).

En novembre 2017, une enquête du journal Les Echos a d'ailleurs dévoilé, après avoir eu accès à une étude de Pôle emploi, que «le contrôle de la recherche effective de travail par les chômeurs n'avait pas fait ressortir l'existence de bataillons de "profiteurs"». Selon les informations des Echos, «86% des personnes contrôlées ont démontré qu'elles remplissaient bien leurs obligations».

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