France

«Injure ignoble»: des députés demandent à Macron d'agir contre l'exposition sur les martyrs à Berlin

L'exposition «Le Musée des martyrs» à Berlin continue de susciter la polémique, parce qu'y figure notamment un des tueurs du Bataclan. Outrés, Eric Ciotti et plusieurs députés exhortent Emmanuel Macron à intervenir auprès de la chancelière allemande.

Une quarantaine de députés de droite, emmenés par Eric Ciotti, ont écrit ce 7 décembre 2017 à Emmanuel Macron pour qu'il intervienne auprès de la chancelière allemande Angela Merkel. Les parlementaires dénoncent avec fermeté l'exposition à Berlin consacrée au «martyrs» dans l'histoire, qui inclut dans la liste l'un des auteurs des attentats de Paris en 2015, Ismaël Omar Mostefaï.

Tous les signataires, parmi lesquels Valérie Boyer, Claude Goasguen, Brigitte Kuster, ou Guillaume Larrivé, appartiennent aux bancs des Républicains, à l'exception de Meyer Habib, député de l'Union des démocrates et indépendants (UDI). «Si la liberté artistique est fondamentale dans nos sociétés, l'art ne permet pas tout. [...] Ce relativisme de l'horreur est inacceptable car les terroristes ne méritent aucun honneur, ni aucune œuvre à leur gloire», écrivent les députés dans la missive.

«Après le deuxième anniversaire de cet abject attentat du 13 novembre 2015, cette exposition constitue une injure ignoble contre toutes les victimes du terrorisme islamiste en France et à travers le monde», poursuivent encore les députés.

Des martyrs morts «pour leur convictions»

Intitulée «Le musée des martyrs», l'exposition berlinoise propose, accrochées sur deux murs, des photographies accompagnées de courtes biographies explicatives de vingt figures historiques présentées comme des martyrs, morts «pour leurs convictions». Parmi une liste hétéroclite, on trouve côte à côte – outre Omar Mostefaï qui, avant d'actionner sa ceinture explosive, a contribué à tuer 90 personnes au Bataclan – le philosophe grec Socrate (qui n'a tué personne) ou encore le militant des droits civiques américain Martin Luther King. Geste artistique peut-être, un ticket d'entrée pour le Bataclan figure à côté de sa photo.

Dans un communiqué cité par l'AFP, les auteurs de l'exposition défendent leur choix. «[Les personnages de l'exposition] ont été désignés comme "martyr" par un État, une religion ou une organisation», argumentent-ils. Et d'ajouter, disant prendre leurs distances avec toute forme de violence et de terrorisme : «Aucun ne l'a été par les artistes». 

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