France

Les combats de coqs en débat devant le Conseil Constitutionnel !

Bien que cette tradition soit toujours vivace dans certaines régions françaises -Nord et Outre-Mer- la loi interdit pourtant la construction de nouveaux gallodromes. Les Sages se penchent mardi 21 juillet sur ce dossier un peu particulier.

Le Conseil Constitutionnel doit examiner ce mardi une «QPC», une question prioritaire de constitutionnalité, déposée par l'avocate de deux Réunionnais, poursuivis en justice pour avoir ouvert en 2012 un nouveau gallodrome afin d'accueillir des combats de coqs, très courrus sur l'île.

Corrida vs combats de coqs 

C'est au nom du principe «d'égalité devant la loi» que cette avocate a saisi les Sages de la rue de Monpensier. A l'appui de sa démonstration, Me Lefèvre rappelle qu'en septembre 2012 -et au grand dam des associations de défense des animaux- les Sages avaient validé «l'exception culturelle» de l'article 561-1 du code pénal, permettant à certaines régions françaises d'organiser des courses de taureaux et des combats de coqs «lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut-être invoquée».

Mais si les adeptes de tauromachie peuvent a priori construire autant d'arènes qu'ils le souhaitent, ce n'est pas le cas des «coqueleux» ! En effet, depuis 1964, toute construction d'un nouveau gallodrome est interdite par la loi et les auteurs de l'infraction peuvent être punis. Une inégalité de traitement entre deux coutumes locales qui se valent, argue donc l'avocate des deux Réunionnais.

Cette tradition, qui voit deux coqs sélectionnés pour leur combativité s'affronter en duel dans un espace clos, demeure très présente dans certaines régions françaises. Dans le Nord notamment où l'on compte encore aujourd'hui une cinquantaine de gallodromes. Les joutes de gallinacés sont aussi très prisées dans les Dom-Tom: Antilles, Réunion ou encore Guyane.

Un folklore local qui n'est pas du tout au goût des associations de défense des animaux. Ces dernières dénoncent régulièrement les mutilations que subissent les bêtes dans leurs combats, qui sont parfois même tuées. En effet, les éléveurs n'hésitent pas à rabotter les ergots des coqs voire à les remplacer par des lames en métal. Opposants et coqueleux s'affrotent d'ailleurs régulièrement dans le Nord avant chaque combat...s'échangeant de nombreux noms d'oiseaux. Autant dire que la décision du Conseil Constitionnel est attendue avec impatience par les deux camps.