L'intervention déroutante d'Emmanuel Macron devant les étudiants burkinabés à Ouagadougou le 28 novembre a beaucoup fait réagir.
«Mais moi je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans les universités au Burkina Faso», avait lancé Emmanuel Macron à un étudiant qui l'interrogeait. Constatant le départ du président burkinabé, il avait ajouté à son adresse : «Du coup, il s'en va... Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation...»
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la sortie du président du Burkina Faso a été diversement appréciée. «Pause technique» ou «incident diplomatique» ?
L'entourage du président burkinabé a rapidement réagi pour désamorcer une polémique naissante. Selon une journaliste du Parisien, qui semble convaincue que Roch Marc Christian Kaboré n'a pas quitté la salle par mécontentement, les proches de ce dernier évoquent une «pause technique» du président du Burkina Faso.
Cette version des faits a ensuite été confirmée par un conseiller de Roch Marc Christian Kaboré, qui voulait «rassurer» les personnes ayant assisté à la scène.
Une attitude jugée «indigne» par l'opposition
Les clarifications que l'entourage de Roch Marc Christian Kaboré a jugé utiles d'apporter témoignent que l'épisode du 28 novembre était pour le moins sujet à interprétations. D'ailleurs, plusieurs responsables politiques ont pris la parole pour dénoncer l'attitude d'Emmanuel Macron.
Dans un communiqué, La France insoumise (LFI)a qualifié d'«indigne» le comportement du chef de l'Etat face à son homologue africain. Déplorant un «écart de langage des plus méprisants», les membres du parti politique de Jean-Luc Mélenchon ont également critiqué le fond du discours présidentiel : «Le discours du président de la République fonctionne comme un leurre de plus.»
Clémentine Autain, députée LFI, a également condamné sur Twitter ce qu'elle a estimé être un «incident diplomatique». Selon elle, le discours et l'attitude d'Emmanuel Macron ne permettront pas de «sortir des rapports de domination avec l'Afrique».
De son côté, le Front national (FN) déplore également une «attitude scandaleuse». Invité sur France 2, le 28 novembre, Nicolas Bay, vice-président du parti présidé par Marine Le Pen, a estimé que le président français avait «pratiquement insulté» son homologue burkinabé.
Valérie Boyer, députée Les Républicains (LR), a publié un tweet par lequel elle sous-entend que les propos d'Emmanuel Macron n'étaient pas à la hauteur de sa fonction.
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France (DLF) invité au micro d'Europe 1, le 29 novembre, a réagi avec virulence : «Si un homme de droite ou Donald Trump s'était comporté comme Emmanuel Macron au Burkina Faso, toute la presse en parlerait ce matin. Il a été d'une arrogance, d'une violence à l'égard des autorités du Burkina Faso à la limite du racisme», a estimé l'intéressé.