France

«Deschamps, il a un nom très français» : Eric Cantona mis en examen pour diffamation

Réagissant à la mise à l'écart de Karim Benzema par Didier Deschamps, Eric Cantona avait estimé qu'il s'agissait de racisme, avançant que le sélectionneur avait un nom «très français». Il vient d'être mis en examen pour diffamation.

L'ex-footballeur Eric Cantona vient d'être mis en examen pour diffamation envers Didier Deschamps, sélectionneur de l'équipe de France, selon des informations d'Europe 1 révélées le 29 novembre. Il avait reproché à ce dernier de porter un patronyme qu'il jugeait trop français. 

Retour en 2016. A l'époque, Didier Deschamps avait pris la décision d'écarter l'attaquant du Real Madrid Karim Benzema de l'équipe de France pour l'Euro. Mis en cause dans une affaire de chantage concernant une vidéo à caractère intime d'un autre joueur, Mathieu Valbuena, Karim Benzema payait le prix de ses écarts de conduite répétés. L'attaquant du Real de Madrid, pourtant très efficace en club, devenait dès lors persona non grata en équipe de France. Pour plusieurs observateurs, dont Eric Cantona, il s'agissait d'une affaire de racisme.

«Une chose est sûre, Benzema et Ben Arfa sont deux des meilleurs joueurs français et ne seront pas à l’Euro. Et pour sûr, Benzema et Ben Arfa ont des origines nord-africaines. Donc le débat est ouvert», avait-il déclaré. Il avait ensuite ajouté : «Deschamps, il a un nom très français. Peut-être qu’il est le seul en France à avoir un nom vraiment français. Personne dans sa famille n’est mélangé avec quelqu’un, vous savez. Comme les Mormons en Amérique».

Eric Cantona devra donc répondre de ses propos. Il s'est présenté le 29 novembre au matin au palais de justice de Paris. Didier Deschamps, quant à lui, était absent.

Les sorties médiatiques d'Eric Cantona sont peu nombreuses mais passent rarement inaperçues. Le 14 novembre, se livrant à France Inter sur son sentiment d'appartenance, il avait déclaré : «Je suis athée et je n'ai pas de pays. Je ne me sens pas Français car si on zoome, c'est-à-dire qu'on part du pays, on rentre dans la région, du nationalisme on va dans le régionalisme et puis dans la ville, son quartier [...] On finit nombriliste. En revanche, si je "dézoome" en partant du pays, je vais vers le monde et vers l'univers. Je viens de l'univers moi.»

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