Ordonnances largement ratifiées à l'Assemblée : LFI s'attend à «un monde du travail pourri»

Ordonnances largement ratifiées à l'Assemblée : LFI s'attend à «un monde du travail pourri»© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
L'opposition à Emmanuel Macron promet de poursuivre la bataille sociale
Suivez RT en français surTelegram

La réforme du code du travail, qui a provoqué son lot de manifestations ces derniers mois, a franchi une étape cruciale à l'Assemblée avec la ratification des ordonnances à 463 voix contre 74. L'opposition promet de poursuivre la lutte sociale.

Avec 463 voix pour, 74 contre et 20 abstentions, les ordonnances réformant le code du travail ont été très largement adoptées par l'Assemblée nationale le 28 novembre. Pour être ratifiées définitivement et avoir force de loi, les cinq ordonnances, déjà entrées en vigueur en septembre, doivent encore être examinées au Sénat, ce qui ne sera pas fait avant janvier.

Si le gouvernement assure qu'elles visent à donner plus de liberté aux entreprises, la gauche dénonce pour sa part des régressions sociales.

«Un monde du travail pourri s’annonce», selon LFI

Dans un communiqué publié à l'issue du vote, le groupe La France insoumise à l'Assemblée s'est inquiété, prophétisant : «Un monde du travail pourri s’annonce.»

«Désormais, face à un rapport de force qui leur est presque toujours défavorable, les salariés de ce pays auront à subir la facilitation des licenciements et la précarisation généralisée de l’emploi», peut-on lire dans le texte, qui se poursuit : «Alors qu’une majorité de Français est opposée à ces ordonnances, les voir acquérir force de loi n’est pas supportable.»

«Notre énergie reste intacte pour accomplir la tâche urgente de séparation du Medef et de l’État», promettent encore les insoumis.

Au nom des communistes, Sébastien Jumel, a pour sa part dénoncé dans l'hémicycle la volonté du gouvernement d'«ubériser la société, ubériser le travail».

Les élus de gauche entendent notamment poursuivre le bras de fer sur le terrain judiciaire, avec une saisine du Conseil constitutionnel.

Lire aussi : Charles Beigbeder vs. Gérard Filoche : la loi travail en question (VIDEO)

LREM croit «au travail qui libère», LR vote pour

De son côté, la majorité a avancé d'autres arguments. «Nous croyons au travail qui libère, rend fier», a ainsi déclaré Aurélien Taché au nom des élus LREM, Nathalie Elimas (MoDem) estimant qu'avec les réformes entreprises, les entreprises n'auraient «plus peur d'embaucher».

Sur les 100 députés du groupe Les Républicains, 82 ont voté en faveur du texte, dont la porte-parole du parti Valérie Boyer, le secrétaire-adjoint LR Eric Ciotti, ou encore le président du groupe à l'Assemblée Christian Jacob.

Une nouvelle qui a fait réagir Florian Philippot, ancien numéro 2 du FN, dont la présidente Marine Le Pen a voté contre le texte. «Et certains voudraient l’alliance avec eux ?... De la petite politique politicienne et un grand coup de poignard dans le dos des travailleurs français !», a tweeté le président des Patriotes.

«La bataille n'est pas terminée», promet la CGT

Cité par l'AFP, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a assuré : «La bataille n'est pas terminée. Les lois, même quand elles sont adoptées, elles peuvent être combattues et améliorées.»

«Des mobilisations, il y en aura d'autres, faites-nous confiance. Il y a des tas de sujets de mécontentement», a-t-il encore poursuivi.

Lire aussi : Grève et manifestation des travailleurs sociaux contre la loi Travail XXL (IMAGES)

Qu'est-ce qui changera ?

La réforme prévoit notamment la fixation d'un barème des indemnités versées au titre des dommages et intérêts lors d'un licenciement abusif, ce qui faciliterait le licenciement selon les opposants au texte. Le délai de recours aux prud'hommes pour les salariés licenciés sera en outre raccourci.

Quant aux difficultés économiques des multinationales licenciant en France, elles seront évaluées au niveau national, et non plus mondial.

D'autres mesures, concernant le fonctionnement interne de l'entreprise, permettront de contourner plus facilement les représentants syndicaux.

Ce nouveau passage à l'Assemblée nationale a donné lieu à l'adoption de 30 amendements, qui n'ont toutefois pas modifié «l'équilibre de la réforme» selon l'AFP.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix