France

Cadences infernales, burn out... Des députés LREM créent un groupe de soutien psychologique

Malgré les garde-fous qui leurs sont imposés, notamment le règlement intérieur du parti, certains députés LREM continuent de se cabrer et de faire part de leurs réserves, voire de leur épuisement. Mais ils ne sont pas seuls.

L'élection sans suspense de Christophe Castaner, seul candidat en lice pour prendre la tête de La République en marche (LREM), a-t-elle fait déborder le vase ? D'après L'Opinion, une dizaine de députés s'apprêteraient à créer un groupe de soutien, dénommé «Care» («soin» en anglais) afin de prendre en charge la détresse de certains des leurs. «Notre préoccupation principale est l'autre», détaille l'un des députés à l'origine de l'initiative, cité par le quotidien.

Pour nombre de députés, les vacances d'été ont en effet été des plus courtes. A cela s'ajoute le manque d'expérience et de connaissance des arcanes du travail législatif, parfois même de certains concepts de base. Mais c'est aussi la discipline de vote qu'on leur demande qui commence à peser sur les esprits les plus disposés à la pratique du doute. Le 17 novembre dernier, à la veille du congrès d'intronisation de Christophe Castaner, une centaines d'adhérents LREM, dont des élus, avaient quitté le parti, après avoir signé quelques jours plus tôt une tribune incendiaire titrée «La démocratie n'est pas en marche». 

Pourtant, les premières fissures sont apparues dès le mois de juillet 2017, un peu plus d'un mois seulement après le raz-de-marée de LREM aux élections législatives. Le collectif «Démocratie en marche» dénonçait déjà un fonctionnement trop «pyramidal» du parti présidentiel. Depuis le début de la législature, outre les questions épineuses de fonctionnement interne du parti, notamment celle des référents locaux (désignés par les instances de LREM et non pas élus), les députés du groupe LREM sont soumis à un règlement interne très strict. Ils doivent notamment avoir l'aval du groupe sur les amendements, respecter la confidentialité des débats et se sont engagés par écrit à se plier, hors questions dites éthiques, à la discipline de vote.

Début août dernier, Jean-Michel Clément, député LREM venu du Parti socialiste, avait fait part de sa colère. «De toute manière, il n'y a pas beaucoup d'intérêt à siéger dans cette majorité pléthorique, où on nous impose un devoir de silence», déplorait-il déjà.

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