France

Délogés après l'assaut antiterroriste de Saint Denis en 2015, des habitants réclament un logement

Des habitants de l'immeuble où étaient retranchés les terroristes du 13 novembre 2015 ont protesté à Saint-Denis pour que l'Etat leur fournisse un logement pérenne. Pris d'assaut par le RAID, le bâtiment est depuis insalubre.

Deux ans après l'opération de police qui a eu lieu le 18 novembre 2015 dans un immeuble de Saint-Denis pour neutraliser les terroristes responsables quelques jours plus tôt des attentats de Paris, des habitants qui n'ont pas été relogés de façon pérenne et dont certains sont sans-papiers, manifestent pour obtenir un nouveau logement et être reconnus comme victimes du terrorisme.

Parmi leurs revendications, on trouve également la régularisation des sans-papiers qui habitaient dans l'immeuble. Présent sur place, le correspondant de RT France a pu constater la mobilisation de plusieurs associations de aux familles délogées.

Le responsable de l'association Droit au logement (DAL) rappelle que seule la moitié des sinistrés a été relogée et que cinq d'entre eux ont été «jetés à la rue». «C'est inadmissible que l'Etat plutôt que de reloger ces occupants ait choisi de les mettre à la rue», s'insurge-t-il.

Messaoudi, un homme de 62 ans, explique qu'après avoir été relogé dans un hôtel, il est désormais à la rue depuis deux mois. «L'Europe accueille les réfugiés d'Irak et de Syrie, mais jette dehors ceux qui sont réfugiés à cause des terroristes», constate-t-il désabusé. Sans papiers, il souhaite que sa situation soit régularisée afin de pouvoir travailler.

Le 18 novembre 2015, cinq jours après les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et aux abords du Stade de France, les policiers d'élite du Raid avaient donné l'assaut dans un immeuble du centre de Saint-Denis, à l'angle des rues du Corbillon et de la République. Abdelhamid Abaaoud, un coordinateur des attentats, et son complice Chakib Akrouh s'étaient retranchés dans un appartement du troisième étage. Tous deux sont morts pendant l'opération, ainsi que la cousine du coordinateur, Hasna Aïtboulahcen.

L'assaut, mené dans l'urgence, a conduit à un siège de plusieurs heures d'une grande violence, à quelques mètres de voisins terrés chez eux ou évacués à la hâte. Sept d'entre eux ont été blessés, dont quatre par les balles de la police.