France

Raser le palais Bourbon et déplacer l'Assemblée à Marseille ? Les suggestions d'un député LREM

Adrien Taquet veut faire entrer la politique française de plain-pied dans le XXIe siècle. Notant que le palais Boubon, obsolète, n'offre que du courant alternatif, il propose de délocaliser l'assemblée de députés... voire la dématérialiser.

«Faut-il raser le palais Bourbon ?», s'interroge avec une pointe de provocation le député de La République en marche (LREM) Adrien Taquet, dans une tribune publiée sur le site de la fondation politique Jean-Jaurès le 13 novembre 2017. Au yeux du représentant de la (start-up ?) Nation, le bâtiment qui abrite les députés cumule les inconvénients. Il serait d'abord vétuste et même obsolète. «Le confort remonte au XIXe siècle, la connectivité au XXe, sous les toits», note Adrien Taquet dans ce libelle agréé par le think tank proche du Parti socialiste. Plus grave encore, le député ne semble pas pouvoir connecter ses outils informatiques sans passer par un transformateur. «[Le] réseau sur courant alternatif, [...] nous rappelle lui aussi nos 20 ans et notre modem 56K [dispositif permettant de se connecter à bas débit sur une ligne téléphonique classique au tournant du siècle dernier]».

Sous les toits, des cages à lapin pour bureaux, dont le seul charme est de nous rappeler la chambre d’étudiant de nos 20 ans

Et ce n'est pas tout. Adrien Taquet rapporte également que les députés sont logés dans des conditions qui rappelleraient celles des Français les plus modestes... «Sous les toits, des cages à lapin pour bureaux, dont le seul charme est de nous rappeler la chambre d’étudiant de nos 20 ans», égrène-t-il encore.

Mais foin de ces considérations matérielles. Le plus grave aux yeux du député élu pour la première fois à tout juste 40 ans en juin 2017, sous la bannière de la majorité présidentielle, c'est la fracture entre la classe politique d'une part et les citoyens d'autre part... Afin d'y remédier, Adrien Taquet propose audacieusement de déplacer l'Assemblée au-delà du périphérique et pourquoi pas, même, à Marseille.

Apparemment friand de nouvelles technologies, le député suggère aussi de dématérialiser l'Assemblée nationale, «à l’heure du numérique et de la visio-conférence». Et de s'enthousiasmer : «Chaque député accédera, via une interface, à un Parlement virtuel où chacun de ses collègues apparaîtra à l’écran, débattant mais à distance.»

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