Interpellés le 7 novembre à l'occasion d'une opération menée en France et en Suisse, huit hommes soupçonnés de projeter un attentat en France ont été présentés à un juge antiterroriste le 10 novembre, puis mis en examen pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle». Le huitième homme mis en examen a été placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.
Au total, dix personnes tenant des propos violents sur la messagerie cryptée Telegram, âgées de 18 à 65 ans, avaient été arrêtées lors de cette opération antiterroriste, dont neuf en France. La dixième, une Colombienne de 23 ans interpellée en Suisse, a été placée en détention provisoire pour trois mois, à la demande du ministère public du pays. Parmi elles figurent un Suisse de 27 ans, décrit par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, comme un «prétendu imam» qui aurait endoctriné les autres, un ancien militaire de 65 ans converti à l'islam et deux frères suivis pour radicalisation.
«[Il s'agissait] d'un groupe d'individus qui correspondent sur des réseaux sécurisés [...] et qui tenaient des propos extrêmement violents», a déclaré le 10 novembre sur France Info le procureur de Paris, François Molins, évoquant «un passage à l'acte dans les mois [à venir] en France avec des cibles, par contre, qui étaient plutôt indéterminées». Selon une source judiciaire, certains se disent «explicitement partisans» de l'organisation djihadiste Etat islamique (EI).
D'après les premiers éléments de l'enquête, aucune arme n'a été retrouvée au cours des perquisitions en France, dans le Sud-Est et en région parisienne, mais du matériel informatique a été saisi.
Cette opération, menée en France par la Sous-direction antiterroriste (SDAT) en cosaisine avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), est intervenue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en France le 19 juillet et d'une procédure pénale lancée en Suisse en juin 2016.