France

Macron veut examiner «au cas par cas» le retour en France des femmes et enfants de djihadistes

Les conditions d'un retour en France des femmes et enfants de djihadistes français capturés en Irak et Syrie seront examinées «au cas par cas», a fait savoir Emmanuel Macron, insistant sur la reconnaissance par la France de la justice irakienne.

«Cela dépend à chaque fois des pays et des situations», a déclaré le chef de l'Etat, interrogé le 8 novembre par France 2, en marge de l'inauguration du Louvre Abu Dhabi, sur l'épineuse question des «revenants».

«Nous avons des échanges permanents avec la justice irakienne, que nous reconnaissons. Et quand des crimes sont identifiés pour des ressortissants français [...], ils doivent être jugés. Nous reconnaissons la justice [irakienne], il y a un travail qui est fait avec», a-t-il précisé dans cet entretien mis en ligne sur le site de France info.

«Pour les femmes et les enfants, ce sera du cas par cas, en fonction des situations», a affirmé le président. «Lorsqu'ils reviennent en France, les adultes sont soumis à la justice française, sont incarcérés, seront jugés», a-t-il dit, avant d'ajouter que tous les actes qu'ils avaient commis feraient l'objet d'un jugement, «parce que c'est aussi la juste protection que nous devons à nos concitoyens».

Suivi médical et psychiatrique des enfants

«Pour ce qui est des enfants, ils font l'objet d'ores et déjà pour ceux qui sont revenus et ceux qui reviendront, d'une procédure toute particulière et d'un suivi très particulier, sur le plan médical et psychiatrique», a-t-il en outre avancé.

Relancé sur la question du rapatriement des femmes et des enfants, Emmanuel Macron a répété que ce serait «au cas par cas». «Il y en a qui peuvent revenir sans qu'ils soient rapatriés, il y en a qui peuvent être rapatriés, et il y en a qui seront jugés avec leur famille, dans certaines circonstances, dans les pays où ils sont, en particulier l'Irak», a-t-il expliqué.

Selon le gouvernement français, environ 1 700 Français sont partis rejoindre les zones djihadistes irako-syriennes depuis 2014. Sur ce total, selon des chiffres de fin octobre, 278 sont morts – chiffre que le gouvernement admet sous-évalué – et 302 sont revenus en France : 178 hommes (dont 120 ont été écroués), 66 femmes (dont 14 ont été écrouées) et 58 mineurs, la plupart de moins de 12 ans. Les autres ont été capturés en Syrie ou Irak, tués dans les combats ou ont fui vers les derniers territoires tenus par Daesh ou d'autres foyers djihadistes (en Libye notamment).

«Le sort des Français arrêtés dans les zones de conflit dépend du pays», avait précisé fin octobre la ministre des Armées Florence Parly. S'ils se trouvent en Irak, les adultes peuvent être jugés sur place, et le sort des enfants «est étudié au cas par cas», en tenant compte de la volonté des parents, avait-elle indiqué.

Plusieurs familles de djihadistes français capturés en Irak et Syrie ont écrit au chef de l'Etat pour réclamer leur rapatriement.

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