France

Emplois familiaux : comment les députés contournent la loi de moralisation de la vie publique ?

Selon StreetPress, plusieurs députés, de différents bords politiques, ont trouvé une parade à la loi de moralisation qui consiste à embaucher l'enfant d'un autre député, une pratique jugée légale contrairement à celle d'embaucher son propre enfant.

Au moins deux députés LREM, Christophe Arend et Bertrand Sorre, ont embauché les enfants d'autres députés LREM, selon l'AFP qui cite des sources parlementaires et confirme par là une information du site Streetpress. La pratique est légale, mais encadrée.

Les lois pour la confiance dans la vie politique votées cet été interdisent l'emploi comme collaborateur de son propre conjoint ou de ses enfants. Lorsqu'un collaborateur parlementaire a un lien familial avec un autre député ou sénateur, il doit en informer sans délai le député ou le sénateur dont il est le collaborateur, le bureau et l'organe chargé de la déontologie parlementaire de l'assemblée dans laquelle il est employé.

Charlie Trisse, fille de la députée de Moselle Nicole Trisse, a été embauchée par Christophe Arend, élu du même département. «Ma fille est dans la sphère politique depuis trois ans, elle est compétente et avait déjà travaillé avec le député Bertrand Pancher (UDI) dans le passé. C'est elle qui a en fait signalé que je suis devenue députée», a déclaré à l'AFP Nicole Trisse.

Maryll Vignal, fille du député de l'Hérault Patrick Vignal, travaille aux côtés de Bertrand Sorre, élu de la Manche. Elle était auparavant employée par son père, mais a changé du fait des nouvelles règles.

Ces députés LREM n'ont pas tous voté les lois de moralisation, certains n'ayant pas participé aux votes.

Nicole Trisse, qui les a pourtant approuvées, déplore cependant «un amalgame entre emplois familiaux et emplois fictifs».

Maître Bertrand Cohen-Sabban, avocat de Christophe Arend, pour qui travaille la fille de Nicole Trisse, a affirmé que la loi sur la moralisation de la vie publique n'interdisait pas à un parlementaire d'embaucher la fille ou le fils d’un autre parlementaire.

Selon lui, cette loi définit «ce qui est moral en épinglant précisément ce qui ne l’est pas». «Et puisqu’au sens de la loi, il n’est pas immoral qu’un parlementaire embauche la fille d’un autre parlementaire, c’est précisément qu’au sens de cette même loi, il est parfaitement moral que de le faire», conclut-il.

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