France

Après la levée de son immunité, Marine Le Pen dénonce une «décision de basse politique politicienne»

Le bureau de l'Assemblée nationale a décidé le 8 novembre de lever l'immunité parlementaire de Marine Le Pen après qu'une demande judiciaire a été faite en ce sens. Son immunité d'eurodéputée avait déjà été levée.

En décembre 2015, une enquête avait été ouverte par le parquet de Nanterre pour «diffusion d'images violentes» à l'encontre de Marine Le Pen qui avait diffusé sur son compte Twitter des photos d'hommes torturés et exécutés par l'organisation terroriste Daesh.

Le bureau, plus haute instance collégiale de l'Assemblée composée de 22 députés, ne s'est pas prononcé sur le fond du dossier concernant la présidente du FN, comme habituellement, mais sur le caractère sérieux, loyal et sincère de la demande de la justice et a donc décidé de la levée de son immunité parlementaire le 8 novembre.

Marine Le Pen encourt une peine de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende pour diffusion d'images mettant en scène des «atteintes volontaires à l'intégrité» d'une personne. 

Interrogée par l'AFP, la députée du Pas-de-Calais a qualifié la levée de son immunité parlementaire de «décision de basse politique politicienne.»

Sur son compte Twitter, elle a également déclaré : «Mieux vaut être un djihadiste qui rentre de Syrie qu’une députée qui dénonce les abjections de l’Etat islamique : on prend moins de risques judiciaires.»

Son immunité en tant qu'eurodéputée avait déjà été levée en mars

Le 2 mars, le Parlement européen avait déjà accédé à la même demande de la part de la justice française et avait levé l'immunité de la présidente frontiste en tant qu'eurodéputée.

Le 27 septembre, c'était l'immunité parlementaire de son camarade Gilbert Collard, apparenté FN, qui avait déjà été levée dans le cadre de la même affaire.

Il avait lui aussi partagé des images violentes mettant en scène des victimes de Daesh, ce qui avait déclenché une vague d'indignation en France.

Le maire FN d'Hénin-Beaumont et député européen Steeve Briois a aussitôt pris la plume sur Twitter pour déplorer cette décision de l'Assemblée nationale à l'encontre de Marine Le Pen. Il s'agit, selon lui d'«un exécrable signal pour la liberté d’expression» et il estime que cela relève d'«une volonté évidente de nuire à la seule candidate anti-Système».

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