La surprise était au rendez-vous dans le catalogue de jouets pour enfants diffusé par les supermarchés Carrefour. On y déniche une poupée interactive Baby Born de la marque Splash Toys, PME de Normandie, dotée de neuf fonctions comme «prend son bain», «mange», «boit»… il est noté dans les caractéristiques du jouet qu’il «existe en trois modèles différents, fille, garçon ou ethnique».
Cette catégorisation étrange a immédiatement enflammé les réseaux sociaux, avec plus de 5 000 partages d'un des premiers tweets ayant dénoncé la formulation le 15 octobre.
Beaucoup d’internautes s’étonnent qu’«ethnique» puisse apparaître comme un troisième sexe, ou encore qu’avoir une couleur de peau différente dispensait d’être sexué.
D’autres internautes relèvent le peu de pertinence du qualificatif «ethnique», vis à vis d'un poupon en réalité noir. Et de faire un rappel historique : ce terme provient en effet des travaux de Georges Vacher de Lapouge, inspirateur du racialisme en anthropologie. Celui-ci accordait aux Etats d'Occident le mot de nations, quant aux autres peuples considérés comme «primitifs» était réservé le substantif «ethnique».
D’autres tweets vantent la concurrence.
Contacté par franceinfo, un représentant de Carrefour a déclaré qu'il «ten[ait] à présenter ses excuses» et qu'il «regrett[ait] cette erreur de libellé», «émanant d'un de ses fournisseurs». Le groupe dit «faire le nécessaire pour corriger son catalogue en ligne». Il a publié sur Twitter un court message du même acabit.
En réalité, Carrefour n'a fait que copier-coller les textes envoyés par le fournisseur, qui figurent sur un grand nombre de sites de vente en ligne, comme l'a remarqué un internaute.