France

«Je suis exemplaire, bon sang !», Alexis Corbière se défend sur LCI au sujet de son logement social

Le député de La France insoumise en poste depuis juin et sa compagne Raquel Garrido n'ont toujours pas quitté leur logement social, comme il est de coutume lorsqu'on est élu. Mis en cause par David Pujadas, Alexis Corbière a vigoureusement réagi.

Sur le plateau du 24h Pujadas sur LCI le 12 octobre, Alexis Corbière a réagi avec force aux questions du journaliste sur son exemplarité.

En cause, le logement social, qu’il occupe toujours alors qu’il est élu depuis trois mois et demi à l'Assemblée nationale. Et ce malgré la demande de déménagement adressée par la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), bailleur social propriétaire de leur logement, par lettre simple et par courrier recommandé, selon les informations du site BuzzFeed. «Je suis exemplaire, bon sang, David Pujadas», a-t-il tonné à l'antenne, comme on peut le voir dans cette vidéo.

«Depuis le mois de juin j’ai dit que je partais», a-t-il tenu à ajouter. Or mi-octobre, l’élu et sa compagne Raquel Garrido, porte-parole du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, et leurs trois enfants, vivent toujours dans leur logement social du XIIe arrondissement. Loué 1 240 euros, le prix de cet appartement est très avantageux pour 80 mètres carrés dans la capitale, sachant néanmoins qu'ils l'occupent depuis 2003 mais qu'il n'est tombé dans le parc HLM qu'en 2016.

Si l'ancien salaire d'Alexis Corbière justifiait l’attribution de cet appartement, sa qualité d’élu justifierait aujourd'hui son déménagement. En juin, dans un article de L’Obs, le député avait annoncé qu’il quitterait ce logement et déménagerait en Seine-Saint-Denis, la circonscription dans laquelle il avait été élu. «C'est compliqué de trouver en deux semaines, mais oui, je vais habiter dans ma circonscription. Est-ce que ça aura lieu dans trois, quatre ou cinq mois, je ne peux pas vous dire», assurait-il à L'Obs.

Ce n'est pas moi qui suis visé, c'est La France insoumise, pour nous salir

Or s'il est toujours dans ces murs, le député de la France insoumise (LFI) assure à David Pujadas qu’il n’a pas refusé de partir et s'explique, en colère : «Je me suis mis en situation pour partir, j'ai passé le mois de juillet et août, en même temps que [...] la rentrée parlementaire à chercher un logement. J'ai trouvé un endroit.» Mais l’élu justifie le retard qu'il a pris : «Je suis en train de faire des visites médicales parce que j’emprunte de l’argent, moi, je n’ai pas de fortune.»

L'élu de la nation a dénoncé «une provocation indécente organisée contre La France insoumise». «C'est une chasse qui est menée. Ce n'est pas moi qui suis visé, c'est la France insoumise, pour nous salir et j'en ai assez. Je le dis parce que je suis un homme d'honneur», a clamé le député.

David Perrotin a-t-il choisi de ne pas diffuser des informations confiées par Alexis Corbière ?

Alexis Corbière estime aussi être victime du parti-pris anti-LFI d'un journaliste, à qui il aurait donné toutes les informations qui pouvaient mettre fin à la polémique : «Je l'ai dit au journaliste qui a lancé cette polémique mais ça ne l'intéressait pas et ce qui l'intéressait, c'était de lancer une attaque assez blessante contre moi.»

Mais le journaliste en question, David Perrotin, conteste cette version des faits. Selon lui, quelques jours avant le plateau de LCI, Alexis Corbière ne l'avait pas informé qu'il avait trouvé un appartement à acquérir. Le journaliste a publié en forme de droit de réponse l’intégralité de l’interview que l’élu lui a accordé.

Diverses polémiques sur l'attribution de logements sociaux

Le revenu du couple a nettement augmenté depuis les débuts de la location de l'appartement il y a six ans. Alexis Corbière gagne 7 142 euros bruts par mois depuis qu'il est député contre 2 350 euros lorsqu'il était enseignant, selon les informations de BuzzFeed. Raquel Garrido, en plus de ses honoraires d'avocate, touche une rémunération pour ses chroniques sur C8. Il faut rappeler que le couple insoumis n’est pas dans l’illégalité. Mais l’opinion est très critique envers ces avantages qui semblent aujourd’hui indus, et la RIVP a coutume de rappeler les élus à leurs devoirs moraux.

D’autres politiques ont été éclaboussés par des scandales liés à des attributions contestables de logements sociaux ou des refus de les quitter alors que leur statut l'exigeait. Jean-Pierre Chevènement avait agacé l'opinion publique en 2011, car il habitait un logement social de 120 mètres carrés dans le quartier chic du Panthéon, pour un loyer de 1 519 euros mensuels selon Libération. Fadela Amara disposait quant à elle en 2010 d'un appartement de fonction qu'elle prêtait à son frère et d'un logement social de 55 mètres carrés payé 700 euros charges comprises, selon les informations du Canard enchaîné. Christian Estrosi, lorsqu'il était ministre de l'Industrie sous la présidence de Nicolas Sarkozy, occupait quant à lui deux logements de fonction, un premier de 80 mètres carrés et un second de 55 mètres carrés, dans les locaux du ministère de l'Economie, à Bercy, selon les informations du Monde.