France

«Les Catalans plus cons que les Corses» : quand la une de Charlie hebdo divise l'Espagne

Le journal satirique qui a tourné en ridicule la volonté des Catalans de dialoguer avec Madrid, a suscité des réactions très contrastées en Espagne. Loué par les partisans d'une Espagne unie, il a été vertement critiqué par les indépendantistes.

«Les Catalans plus cons que les Corses» : la une de Charlie Hebdo du 11 octobre fait couler beaucoup d'encre de l'autre côté des Pyrénées. Alors que le flou demeure en Espagne au lendemain du discours de Carles Puigdemont – Mariano Rajoy a laissé cinq jours au président catalan pour qu'il précise si l'indépendance a été ou non déclarée – le journal satirique s'est attiré autant de critiques que de louanges.

Le croquis déjà très parlant est accompagné d'un éditorial au vitriol sur les mouvements indépendantistes au sein de l'Europe. «Si toutes les régions d'Europe qui possèdent une langue, une histoire, une culture originales commencent à réclamer leur indépendance, le Vieux continent va très vite partir en morceaux comme la banquise sous l'effet du réchauffement climatique», prophétise le journal satirique.

Une prise de position qui a été saluée par les partisans d'une Espagne unie sur les réseaux sociaux. «La moquerie féroce de Charlie Hebdo sur le processus catalan», s'amuse un internaute à grand renfort d’émoticônes.

Un autre qualifie la une du journal de «forte» dans un message sibyllin largement partagé.

Pour cet autre internaute, le journal satirique est parvenu à montrer par ce croquis que le dialogue voulu par les indépendantistes s'apparente à du chantage.

Sans surprises, les réactions ont été tout autres du côté des partisans de l'indépendance. Un internaute se demande par exemple si Charlie Hebdo connaissait et savait où se trouvait la Catalogne.

«Aujourd'hui [ils] aim[ent] l'humour français parce que Charlie insulte les Catalans. Quand les Guignols disaient que [Rafael] Nadal se dopait, ils en ont fait tout un foin», remarque un autre.

«J'ai vu des choses que je ne croyais jamais voir. Des fascistes qui trouvent la une de Charlie Hebdo brillante...», ironise un utilisateur du réseau social.

«Si nous n'ouvrons pas le dialogue nous sommes intransigeants et si nous l'ouvrons nous sommes stupides. Que reste-t-il ?», s'interroge une dernière.

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