France

La une des Inrockuptibles sur Bertrand Cantat crée une vague d'indignation sur Twitter

Dans la foulée de la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, de nombreux internautes ont vertement critiqué le magazine, qui a choisi pour sa une l'ancien chanteur du groupe Noir désir, condamné pour l'homicide involontaire de Marie Trintignant.

Bertrand Cantat, l'ancien chanteur du groupe de rock Noir désir est de nouveau propulsé sur le devant de la scène médiatique, le magazine spécialisé Les Inrockuptibles ayant choisi de le mettre en une de son édition du 11 octobre.

Un choix éditorial qui a créé une vive polémique sur les réseaux sociaux, le passé judiciaire du chanteur, condamné à huit ans de réclusion pour l’homicide involontaire de sa compagne Marie Trintignant, étant encore dans toutes les mémoires.

En première ligne, la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes Marlène Schiappa s'est indignée sur Twitter que le magazine puisse faire la promotion de celui qui a «assassiné» Marie Trintignant. Un terme très fort, qui sous-entend un homicide avec préméditation, ce que la justice n'avait pourtant pas retenu.

Dans leur grande majorité, les internautes, dont le nombre de réactions a fait se hisser Bertrand Cantat dans les tendances du moment sur Twitter, ont été sur la ligne de la secrétaire d'Etat, condamnant fermement la une du magazine. La journaliste Nadia Daam, dans une série de messages, a par exemple jugé qu'il ne fallait pas «prêter une oreille compatissante à l’auteur d’un féminicide [sic]».

Certains n'ont cependant pas été surpris par cette une, rappelant que la magazine avait par le passé mis en valeur Roman Polanski – visé depuis 1977 par plusieurs affaires d'agression sexuelles, dont certaines sur mineures – ou encore Woody Allen, accusé d'agression sexuelle par sa fille adoptive Dylan Farrow.

Pour d'autres, cette une est une illustration de l'attitude consistant à séparer l'homme de l'artiste, position que l'humoriste Blanche Gardin avait vivement critiquée lors de la Cérémonie des Molières en mai dernier, au détour d'un sarcasme : «On ne dit pas d'un boulanger, "oui d'accord il viole un peu des gosses dans le fournil, mais bon il fait une baguette extraordinaire !"»

Néanmoins, répondant à la secrétaire d'Etat, un internaute a estimé qu'après avoir purgé sa peine, Bertrand Cantat avait le droit comme tout un chacun à chercher à se réinsérer, et ne pouvait être privé de sa liberté d'expression.