«En l'espace d'un an, il y a eu la volonté de reconquérir ces territoires [difficiles]», a affirmé le 8 octobre sur BFMTV le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, estimant que la délinquance avait baissé à Viry-Châtillon, un après la violente agression aux cocktails Molotov qui a visé des véhicules de police.
«Et partout où il y a des difficultés, il faut aller reconquérir les territoires», a-t-il ajouté, citant la création de 1 800 postes de policiers l'année prochaine, la «numérisation» du travail des policiers, et la nécessité «d'équipements performants». «Le budget de la police va augmenter de plus 1,9% [et] pour le matériel c'est même plus 6,4%», a-t-il précisé.
Le 8 octobre 2016, deux véhicules de police s'étaient embrasés en plein jour sous les assauts d'un groupe d'individus cagoulés et munis de 13 cocktails Molotovs. Deux policiers en étaient ressortis gravement brûlés, deux autres plus légèrement.
L'agression avait eu un immense retentissement et avait déclenché une fronde inédite dans la police. «Je comprends effectivement que Viry-Châtillon ait marqué les esprits [et] que chez les policiers ça ait suscité à l'époque beaucoup de colère», a aussi déclaré Gérard Collomb.
Rassemblement policier à Viry-Châtillon
Une vingtaine de policiers se sont rassemblés dans l'après-midi devant la mairie la commune à l'appel de l'association Mobilisation des policiers en colère (MPC), formée lors de la fronde.
«On a eu une seule avancée notable, la réforme de la légitime défense et rien d'autre», a déclaré Maggy Biskupski, la présidente de MPC, réclamant notamment «une vraie réponse pénale» contre les délinquants.
Cette policière des Yvelines a prévenu que «les manifestations nocturnes» et les «grèves du zèle» de l'automne dernier risquaient de reprendre si leurs revendications n'étaient pas écoutées.
«On a tout fait dans les règles de l'art. On a monté une association, déclaré nos manifestations, envoyé de nombreux courriers et depuis, on n'a jamais été reçus», s'est agacé Guillaume Lebeau, l'un des leaders des manifestations policières de l'automne 2016.
«L'administration ne nous a écoutés que lors de nos mouvements spontanés», a souligné le policier, qui avait échappé aux sanctions après sa convocation par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices).