«Un accord d’origine inconnue a décidé de confier la présidence de [la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie] à Monsieur Manuel Valls [député apparenté La République en marche]. On ne saurait faire choix plus inapproprié. Monsieur Valls est un personnage extrêmement clivant, qui suscite de forts rejets du fait de sa proximité avec les thèses ethnicistes de l’extrême droite», écrit Jean-Luc Mélenchon, dans une lettre au président de l'Assemblée, François de Rugy, dont l'AFP a obtenu une copie le 6 octobre. Dans celle-ci, l'homme politique de gauche annonce sa démission de la mission parlementaire en question.
Il rappelle en outre les propos de Manuel Valls sur les fameux «white» et «blancos», saisis par une caméra en 2009, et pointe une «proximité» de l'ex-Premier ministre «avec les dirigeants de l’extrême droite israélienne».
«Corvée : siéger avec l'ignoble Valls à la commission Nouvelle-Calédonie. Ici, qui vient-il trahir ?», avait tweeté, le 3 octobre, le député des Bouches-du-Rhône dès la réunion constitutive de la mission.
«Manuel Valls ne saurait être le personnage unifiant et tolérant qu’une telle mission impose [...]. Nous en voyons un signe supplémentaire quand nous l’entendons accuser notre groupe de complaisance pour les assassins islamistes», ajoute-t-il dans son courrier.
L'ex-chef du gouvernement avait accusé récemment les députés La France insoumise (LFI) de tenir un «discours islamo-gauchiste».
Aux yeux de Jean-Luc Mélenchon, l'accusation est «formulée dans les termes de l’extrême droite» et «confirme l'inaptitude du personnage à mesurer ses propos». Les parlementaires LFI «redout[ent] ce qu’il pourrait être conduit à dire à propos des personnes à qui ses préjugés ethniques ou politiques viendraient à l’opposer dans le dossier de la mission», ajoute l'ex-candidat à l'élection présidentielle.
«A la veille d’un référendum décisif [d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie en 2018], ce choix [de présidence de commission] sonne comme un signe de manque d’intérêt qui relègue le sujet à une opération de repêchage d’un ancien Premier ministre», alors même que celui-ci a «déjà été désavoué de toutes les façons possibles dans un passé trop récent», d'après le leader de LFI.
Jean-Luc Mélenchon souligne qu'il regrette de devoir démissionner après avoir «suivi personnellement chaque étape de la vie politique du territoire depuis avant même les accords entre ses protagonistes».