France

La sénatrice FN qui avait comparé les migrants aux nazis suspendue par le parti

Claudine Kauffmann, nouvelle sénatrice FN du Var qui comparait sur son profil Facebook la présence de migrants en France à l'occupation nazie, a retiré l'une de ses publications polémiques. Mais le parti a décidé de la suspendre.

Le 25 mai dernier, la sénatrice Front national (FN) du Var, Claudine Kauffmann, avait publié sur sa page Facebook un montage polémique faisant apparaître deux photos, comme l'a repéré le 3 octobre le site internet BuzzFeed. La première faisait figurer des migrants à Paris, la seconde la couverture du livre de Julian Jackson intitulé La France sous l'Occupation, 1940-1944 (Editions Flammarion), en couverture duquel figure Adolf Hitler sur le parvis du Trocadéro, avec la Tour Eiffel en fond. 

«Si la photo de gauche [celle des migrants] ne s'appelle pas l'occupation, dites-moi comment ça s'appelle !!!», insistait-elle, avant de déplorer : «Aujourd'hui, personne ne lutte contre cette invasion. Donc à mes yeux c'est pire !»

Le matin du 4 octobre, cette publication polémique a été retirée. Un peu plus tard, l'AFP a annoncé que la sénatrice avait été suspendue.

«Elle est suspendue dans l'attente d'explications et de clarifications sur ses propos» a annoncé David Rachline, directeur de la communication du FN ajoutant : «C'est une mesure conservatoire pour avoir une discussion avec elle.»

«L'essentiel, c'est qu'on parle de moi»

Sur sa page, la sénatrice a revanche affiché une citation assortie d'un émoticône souriant : «Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe, l'essentiel, c'est qu'on parle de moi ! (Léon Zitrone)». Cette citation attribuée au journaliste mort en 1995 a été souvent utilisée par Jean-Marie Le Pen, cofondateur du FN en 1972.

La nouvelle élue est contestée dans la cellule FN Var, où le patron local Frédéric Boccaletti, troisième de liste aux sénatoriales de 2014 derrière Claudine Kauffmann, espérait prendre le fauteuil de David Rachline, directeur de la communication du parti qui a préféré son mandat de maire de Fréjus (Var).

Dans d'autres publications de 2016, figurant toujours sur sa page Facebook le matin du 4 octobre, elle qualifiait les migrants de «vermine» ou d'«envahisseurs».

Un haut cadre du FN a affirmé le soir du 3 octobre à l'AFP que Claudine Kauffmann commençait «bien mal son mandat». Et d'ajouter : «Si ces propos ont bien été tenus, ils sont absolument consternants.»

«On a espoir qu'elle revienne sur le droit chemin. Si ce n'était pas le cas, sans doute allons-nous en tirer un certain nombre de conclusions», a-t-il ajouté.

Sollicitée par l'AFP, la présidente du FN Marine Le Pen n'a, elle, pas réagi. Fin 2010, elle avait comparé les prières de rue des musulmans à l'occupation nazie. Poursuivie pour incitation à la haine, elle avait été relaxée en décembre 2015 par le tribunal correctionnel de Lyon.

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