France

Non-expulsion du terroriste de Marseille : «C'est un problème d'idéologie» selon Alain Marsaud

L'auteur de l'attaque au couteau était voué à l'expulsion mais il a été remis en liberté peu avant son crime, à cause de la saturation d'un centre de rétention. Un haut responsable de la lutte antiterroriste pense que l'explication est plus complexe.

Sur le plateau de CNews, le chef du service central de lutte antiterroriste au parquet de Paris, Alain Marsaud, a tiré la sonnette d'alarme. «On est à la veille d'un véritable scandale politique», a-t-il lancé, évoquant le fait que l'auteur de l'attaque de Marseille, un Tunisien en situation irrégulière, n'avait pas été expulsé malgré son passage en garde à vue à Lyon, deux jours avant l'attentat.

«On n'expulse plus personne, y compris les dangereux, et surtout pas les gens en situation irrégulière», a-t-il poursuivi. Interrogé par une journaliste sur les raisons de ce constat, Alain Marsaud a estimé : «C'est un problème d'idéologie. Cela a commencé sous la droite.»

«On n'expulse plus personne»

Qualifiant la remise en liberté du terroriste de Marseille de «dysfonctionnement», il a poursuivi : «Je crois qu'il y a des ministres de la Justice et des ministres de l'Intérieur qui devraient répondre devant la Cour de Justice de la République [...] d'avoir mis en danger nos concitoyens [...] Ces gens-là nous mettent en danger.»

Le chef du service central de lutte antiterroriste au parquet de Paris a assuré qu'il mènerait le combat pour amener les citoyens à prendre conscience du problème.

Tunisien en situation irrégulière, et placé en garde à vue pour vol, le 29 septembre à Lyon, l'auteur de l'attaque au couteau de Marseille du 1er octobre, qui a fait deux morts et a été revendiquée par Daesh, aurait dû être reconduit à la frontière. Il a pourtant été remis en liberté.

Une source proche de l'enquête, citée par Le Parisien, a expliqué que le centre de rétention administrative (CRA) vers lequel le futur terroriste devait être envoyé était saturé. «La personne de permanence à la préfecture du Rhône, ayant autorité pour signer l'Obligation de quitter le territoire (OQTF) et le placement en centre de rétention de l'assaillant de Marseille, était absente», a encore précisé cette même source.

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