France

Passeport tunisien, consommateur de drogues dures : ce que l'on sait de l'assaillant de Marseille

Lors d'une conférence de presse, le procureur de Paris François Molins a précisé le profil de l'auteur de la double attaque meurtrière au couteau qui a coûté la vie à deux jeunes femmes dans la gare Saint Charles à Marseille.

Selon de premiers éléments de l'enquête, le meurtrier de Marseille, qui a tué deux jeunes femmes le 1er octobre serait de nationalité tunisienne. 

L'assaillant n'avait pas de papiers sur lui, mais a été identifié grâce à ses empreintes digitales. Il était connu des services de police sous sept identités différentes, pour diverses infractions de droit commun : infractions sur la législation au droit des étrangers, vol à l'étalage, port d'arme prohibé, notamment. Le fait le plus ancien recensé le concernant remonte à 2005, selon une source proche de l'enquête.

Le délit le plus récent, un vol à l'étalage pour une valeur de 40 euros, a quant à lui eu lieu le 29 septembre à Lyon. Le suspect avait été placé en garde à vue le 30 septembre suite à ces faits avant d'être relâché. 

«La procédure diligentée contre lui a été classée sans suite pour cause d'infraction insuffisamment caractérisée», a expliqué le procureur de Paris François Molins.

Lors de sa garde à vue, le suspect avait présenté un passeport tunisien délivré le 18 novembre 2014 au nom Ahmed H., né le 9 novembre 1987 à Bizerte en Tunisie. Il avait aussi déclaré aux policiers être consommateur de drogues dures.

Les deux victimes sont deux cousines de 20 ans et l'une d'elle est originaire de la région lyonnaise, selon des sources proches du dossier. L'une faisait ses études de médecine à Marseille et l'autre était venue lui rendre visite pour le week-end.

Le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque le 1er octobre au soir, dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites djihadistes, SITE.

Néanmoins, cette revendication suscite les interrogations des enquêteurs, «aucun élément» ne permettant de relier l'assaillant à l'organisation «à ce stade», selon les déclarations d'«une source proche de l'enquête» à l'AFP.

«La revendication de l'EI pose vraiment question car aucun élément ne relie l'assaillant à l'organisation Etat islamique à ce stade», a déclaré cette source.

Les investigations menées désormais sous l'autorité du parquet antiterroriste de Paris doivent permettre de préciser le profil et l'itinéraire de l'auteur de l'attaque, qui a crié «Allah Akbar» selon des témoins. Peu après les deux meurtres, il a été abattu par des militaires du dispositif Sentinelle alors qu'il courait vers eux. Une dizaine d'auditions de témoins ont été menées dès le 1er octobre. 

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