France

Montreuil : la police déloge brutalement des riverains venus bloquer une usine jugée polluante

Deux personnes ont été placées en garde à vue après l'évacuation musclée par la police d'une centaines d'habitants de Montreuil, qui avaient entrepris de bloquer une usine chimique qu'ils accusent d'être polluante et dont ils demandent la fermeture.

La police est intervenue pour déloger une centaine de manifestants qui avaient entrepris de bloquer l'usine chimique SNEM, située à Montreuil et spécialisée dans le traitement de pièces d'avions civils et militaires.

Les manifestants, principalement des riverains et des parents d'élèves d'une école située à 50 mètres de là, réclament la fermeture du site, la soupçonnant d'être polluante. Venus très tôt dans la matinée du 27 septembre, des manifestants ont déployé des banderoles devant le bâtiment et entrepris un blocage complet de l'entrée au site.

L'opération visait à bloquer l'activité de l'usine et a mené à l'intervention des forces de l'ordre environ deux heures plus tard. 

Des tirs de gaz lacrymogène ont même été entrepris pour achever de disperser le rassemblement. 

Une série d'analyses, conduites sous l'égide de la préfecture de Seine-Saint-Denis, avaient conclu à «l'absence de risque pour les populations avoisinantes». 

«Trois campagnes de mesure ont conduit à une absence de risques pour l'environnement, donc il n'y a aucun élément objectif pouvant conduire le préfet à suspendre l'activité de l'usine», a ainsi plaidé Matthieu Lefebvre, directeur de cabinet du préfet de Seine-Saint-Denis cité par France Bleu. La préfecture a par ailleurs expliqué, selon l'AFP, que l'exploitant du site industriel avait été mis en demeure d'améliorer sa gestion des déchets et son système d'aération et avait entrepris des travaux.

Deux interpellations

Un fonctionnaire de police a été légèrement blessé et deux hommes, présentés comme des «parents d'élèves» par les manifestants, ont été interpellés pour «violences après refus de dispersion, malgré des sommations». Le maire (PCF) de Montreuil a demandé leur libération «dans un souci d’apaisement». 

Du côté des opposants, on dénonce une usine dégageant des «odeurs âcres», qui aérerait son local par l'ouverture de fenêtres sur le toit faute de système d'évacuation aux normes, le déversements d'acides sur les trottoirs et une absence de prise de mesures adéquates par la direction de l'usine. 

«Jusqu'à ce jour, lorsque les trappes de désenfumage sont ouvertes, l'usine rejette directement à l'air libre des produits volatils cancérogènes et neuro-toxiques à dix mètres des premières habitations et à 20 mètres d'une école», peut-on lire sur une pétition en ligne ayant recueilli près de 2 000 signatures. De son côté, le député de La France insoumise (LFI) Alexis Corbière a adressé une question écrite au ministre de de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot pour l'interpeller sur cette affaire. 

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