France

Jugé trop «partisan», le blog de Jacques Sapir bloqué sur le portail universitaire OpenEdition

L’économiste et professeur Jacques Sapir, connu pour ses critiques de l’euro, ne dispose plus des droits de publication pour son blog. Le portail universitaire OpenEdition, sur lequel il est hébergé, le juge déconnecté du «contexte académique».

Le blog Russeurope, animé par Jacques Sapir dans la rubrique Hypothèses du portail OpenEdition, qui héberge des publications d'universitaires à destination d'un public scientifique, est désormais clos et archivé. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Marin Dacos, chercheur au CNRS et fondateur d'OpenEdition dans un dernier billet publié sur ce qui fut donc, le blog de Jacques Sapir. Ce dernier ne sera désormais plus en mesure d'y publier de nouveaux articles, mais ses publications antérieures resteront en accès libre pour les visiteurs. 

Dans son court texte, le fondateur du portail qui héberge les publications de nombreux chercheurs, universitaires et scientifiques, justifie cette exclusion en reprochant à Jacques Sapir des textes «s’inscrivant dans une démarche de tribune politique partisane, déconnectés du contexte académique et scientifique».

L'économiste se voit donc banni d'un blog qu'il anime de façon régulière et constante depuis 2011 et dans lequel il commente l'actualité économique et politique, souvent dans ses secteurs de prédilection comme l'économie, l'analyse des crises au sein de la zone euro ou la Russie.

Sans avancer aucune hypothèse d'ordre idéologique sur la raison de cette ostracisation par la communauté scientifique, l'auteur s'est contenté de comparer le caractère soi-disant «partisan» de ses analyses avec celles d'un économiste lui aussi présent sur la plateforme et aux vues opposées aux siennes.

Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Jacques Sapir est connu médiatiquement pour ses analyses économiques, souvent critiques envers les politiques économiques menées au sein de l'Union européenne et envers l'euro, de même que pour sa ligne géopolitique favorable à un rapprochement avec la Russie. Des prises de position qui lui ont valu de nombreuses critiques de la part de la presse comme de la communauté universitaire et scientifique française. 

Lire aussi : Macron, le «pont aérien» et la tragédie de Saint-Martin