France

Des centaines de personnes manifestent devant la tour Eiffel en soutien aux Rohingyas (IMAGES)

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Paris pour dénoncer les violences commises à l'encontre de la minorité musulmane rohingya en Birmanie et pour demander l'intervention de la communauté internationale.

A l'appel du collectif HAMEB (Halte au massacre en Birmanie), quelque 700 personnes se sont rassemblées à Paris dans l'après-midi du 16 septembre, dans le but de dénoncer ce qu'elles qualifient de persécutions du gouvernement birman envers les musulmans rohingyas.

Brandissant des pancartes sur lesquelles était écrit «Stop killing muslims in Burma» (Arrêtez de tuer les musulmans en Birmanie) et scandant des slogans demandant le retrait de son prix Nobel de la paix à Aung San Suu Kyi, aujourd'hui conseillère spéciale de l'Etat birman (de facto dirigeante du pays), les manifestants sont restés statiques pendant plusieurs heures, au Trocadéro. 

De nombreuses organisations communautaires musulmanes se sont jointes au rassemblement, comme des associations représentant les membres de cette minorité musulmane, auxquels le gouvernement birman ne reconnaît pas la nationalité.

De nombreux drapeaux de pays musulmans étaient par ailleurs visibles. Quelques slogans anti-israéliens et pour la défense de la Palestine ont aussi été scandés. 

«On demande des sanctions envers la Birmanie»

«On montre notre solidarité, on demande d'arrêter les massacres par l'armée birmane, on dénonce la complicité de Aung San Suu Kyi, le prix Nobel criminel [...] On demande des sanctions envers la Birmanie», résume Farouk, membre du collectif HAMEB, au micro de RT France. 

Selon le militant, les Rohingyas sont victimes de racisme en raison d'une couleur de peau «un peu plus mate» que la majorité des Birmans, ainsi que pour leur pratique de l'islam dans un pays très majoritairement bouddhiste. Le jeune homme espère que des mobilisations de par le monde pousseront des pays comme la Chine, qui, selon lui, a des intérêts économiques dans la région où sont implantés les Rohingyas, à condamner les autorités birmanes. «Les Occidentaux n'en parlent pas non plus parce qu'en Birmanie, il y a des intérêts énormes. Aujourd'hui, les Rohingyas se trouvent donc seuls», assure-t-il.  

Le silence, c'est ça qui est le plus grave

«C'est vraiment inhumain de voir des femmes se faire violer, des enfants se faire tuer... et le silence, c'est ça qui est le plus grave c'est ce silence», s'indigne pour sa part Fily Keita Gassama, ajointe au maire communiste de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), ceinte de son écharpe tricolore. 

Une opération militaire de représailles qualifiée d'«épuration ethnique» par l'ONU

L'armée birmane a lancé une vaste opération, le 25 août, contre les rebelles rohingya de l'«Arakan rohingya salvation army» (ASRA), qui avaient auparavant attaqué une trentaine de postes de police dans l'ouest du pays. L'ASRA affirme agir pour protéger sa communauté. Selon l'AFP, environ 400 000 Rohingyas auraient déjà fui vers le Bangladesh depuis le début de ce que l'ONU a qualifié d'«épuration ethnique». 

De son côté, Aung San Suu Kyi, au pouvoir depuis avril 2016 après les premières élections libres qu'a connues la Birmanie depuis plus de 20 ans, a décidé d'annuler sa visite à Assemblée générale des Nations unies qui se tiendra à partir du 19 septembre à New York. Elle a néanmoins promis de sortir de son silence le même jour, lors d'un grand discours.

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