France

Sexisme ? La mention «suppléante» refusée sur un bulletin de vote des sénatoriales, EELV furieux

Le choix de la présidente de la commission de propagande de la préfecture Mayenne de faire retoquer un bulletin EELV portant la mention féminisée «suppléante», jugée non conforme, a provoqué l’indignation du parti écologiste.

Le candidat EELV aux sénatoriales Claude Gourvil s'est vu refuser le 12 septembre la validation de ses maquettes de bulletins par la présidente de la commission de propagande de la préfecture de Mayenne pour l'usage du mot «suppléante» qui y figurait. Une mention qui est en effet contraire au règlement des élections qui ne prend pas en compte la féminisation de ce titre pour les candidats. Une application stricte de la réglementation qui n'a pas été du goût de tous, et ce d'autant plus que de nombreuses mentions au titre «suppléante», sont par ailleurs présentées dans les imprimés de candidats d'autres circonscriptions, où les critères de validation sont plus souples. 

Commentant auprès de Mariannela décision de Claire de Souza Silva, présidente de la commission ayant demandé au candidat de modifier ses bulletins, le chef de cabinet de la préfecture de Mayenne a déclaré : «Le fait que certaines candidates inscrivent la mention "suppléante" et d'autres "suppléant" pouvait influencer les électeurs.» Le Code électoral stipule en effet clairement que le nom de la personne amenée à prendre la place du candidat en cas de vacance doit être «précédé ou suivi des mentions "remplaçant" ou "suppléant"». 

De son côté le candidat écologiste a décrit pour Marianne une décision motivée non pas par la «misogynie mais plutôt une vision étriquée, sclérosée, du droit». Une interprétation qui n'est pas partagée par sa formation politique, qui s'est fendue d'un communiqué dénonçant le «caractère sexiste» de la décision, tout en pointant du doigt l'incohérence sur le fait que des mentions similaires soient acceptées ailleurs.

«Le parti écologiste appelle les législatrices et législateurs à faire évoluer le code électoral et tous les textes législatifs vers une écriture plus inclusive, tenant compte de l’existence des femmes en politique», peut-on par ailleurs lire dans le texte. 

Quoi qu'il en soit, sentant probablement poindre une polémique, une responsable de la commission a appelé le candidat écologiste pour l'informer quelle était prête à changer d'avis, ce que Claude Gourvil a refusé pour ne pas retarder l'impression de ses bulletins. 

«Le sujet est remonté jusqu'au ministère de l'Intérieur. Du coup, ils ont un peu peur que ça donne une mauvaise image de la Mayenne. C'est vrai qu'on passe pour des Tartuffe avec cette histoire», a-t-il laconiquement commenté auprès de Marianne

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