France

Des personnalités françaises se réunissent à Paris pour soutenir le cinéaste russe Serebrennikov

Des acteurs et directeurs de théâtre, entre autres, se sont réunis au Théâtre de Chaillot, en soutien au metteur en scène et réalisateur russe Kirill Serebrennikov, assigné à résidence dans le cadre d'une affaire de détournement de fonds publics.

Une dizaine de personnalités des médias et du monde des arts, se sont réunies dans le hall du Théâtre de Chaillot, à Paris, le 10 septembre en fin de matinée, afin de signifier leur soutien au réalisateur et metteur en scène russe, Kyrill Serebrennikov. 

L'ex-ministre de la Culture et directeur de l'Institut du monde arabe, Jack Lang, ainsi que des acteurs et directeurs de théâtre, ont participé à cette mobilisation.

La célèbre journaliste Claire Chazal avait également répondu à l'appel.

Ce rassemblement était «l'occasion de signer et rendre publique une lettre interpellant l'ambassadeur de Russie en France sur la situation de Kirill Serebrennikov», a fait savoir dans un communiqué le Théâtre de Chaillot.

Un metteur en scène inculpé pour «fraude à grande échelle»

Réalisateur de films et directeur artistique du centre Gogol à Moscou, Kirill Serebrennikov a été inculpé pour «fraude à grande échelle» le 22 août. Il est accusé d'avoir détourné au moins 68 millions de roubles (un peu moins d'un million d'euros) de subventions publiques entre 2011 et 2014. Il a été assigné à résidence jusqu'au 19 octobre par un tribunal de Moscou.

Trois anciens employés du centre Gogol sont actuellement en procès, dont l'ancien directeur général de l'établissement artistique, Alexeï Malobrodski, accusé d'avoir détourné 2,3 millions de roubles (33 000 euros) du projet «Plateforme». Une comptable, Nina Masliaeva, a accusé Kirill Serebrennikov d'être le «cerveau» derrière un plan visant à siphonner les fonds alloués par le gouvernement.

L'arrestation de Kirill Serebrennikov avait suscité une vague d'indignation parmi les milieux artistiques russes, mais aussi à l'étranger.

Une procédure judiciaire ordinaire, non une censure, rappelle Vladimir Poutine

Pour autant, les autorités russes ont récemment rappelé que l'affaire n'était aucunement liée à d'éventuelles prises de positions politiques ou choix artistiques de Kirill Serbrennikov. Commentant cette affaire début septembre, le président russe Vladimir Poutine avait ainsi souligné : «Seules les structures d'enquête ont des questions à lui poser sur la dépense des ressources budgétaires [...] car Serebrennikov s'est vu allouer des fonds publics. Si l'Etat finance [un projet artistique], c'est que son attitude est au moins neutre.»

Le maître du Kremlin avait ajouté que si d'autres représentants du monde de la culture étaient accusés de violer la législation, ils auraient droit au même traitement de la part de la justice.