France

Aulnay-sous-Bois volontaire pour tester la police de proximité d'Emmanuel Macron

Lui-même ancien policier, Bruno Beschizza, maire de la commune qui s'était embrasée à la suite de l'arrestation de Théo Luhaka, a sollicité le gouvernement pour expérimenter la police de sécurité du quotidien promise par Emmanuel Macron.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait annoncé le lancement d'un chantier sensible pour cet automne : celui de la police de proximité. Les premières expérimentations auront lieu dès le début de l'année 2018 et les territoires retenus devront organiser leur dispositif d'ici à la fin de l'année.

«Je vous fais part solennellement de l'intérêt de ma commune afin de participer à cette expérimentation», a écrit le maire d'Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza dans un courrier adressé le 29 août à Gérard Collomb et rendu public le 5 septembre.

Emmanuel Macron avait plaidé pour la création d'une «police de la sécurité quotidienne» peu après l'affaire Théo, du nom du jeune homme grièvement blessé lors de son arrestation en février à Aulnay-sous-Bois. Quatre policiers avaient été mis en examen, dont un pour viol.

Cette affaire avait donné lieu à plusieurs nuits de violences urbaines et des incidents éclatent encore régulièrement dans la commune de Seine-Saint-Denis. 

«Le dialogue semble rompu entre une partie de la population et les forces de l'ordre, en particulier dans le quartier de la Rose des Vents [théâtre de l'arrestation de Théo]», selon le maire d'Aulnay-sous-Bois, ancien syndicaliste policier sarkozyste.

«La perte de confiance d'une partie des habitants envers les forces de l'ordre a compliqué, voire réduit, la présence de ces dernières dans certains quartiers», ajoute-t-il, évoquant une situation «prétexte à l'installation progressive d'un ordre autre que celui de la République».

Les partisans de la police de proximité jugent qu'elle est un facteur d'apaisement efficace entre jeunes et police dans les quartiers difficiles.

Certains de ses opposants, en revanche, n'hésitent pas à la qualifier de «police de Bisounours».

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