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Reportage contre l'Azerbaïdjan : la présidente de France 2 convoquée au tribunal

Deux ans après la diffusion d'un reportage à charge contre l'Azerbaïdjan et son président, la patronne de France 2 Delphine Ernotte ainsi que la journaliste Elise Lucet comparaîtront pour diffamation le 5 septembre 2017.

L'Azerbaïdjan poursuit ce 5 septembre 2017, devant le tribunal correctionnel de Nanterre, France 2 et la journaliste Elise Lucet qui avait qualifié ce pays de «dictature» dans un reportage de l'émission Cash Investigation. Dans cette émission diffusée le 7 septembre 2015, la présentatrice introduisait un numéro de son magazine d'enquête largement consacré à l'Azerbaïdjan en qualifiant l'Etat caucasien de «dictature, l'une des plus féroces au monde».

Au cours du reportage, axé sur les coulisses des voyages présidentiels et intitulé «Mon président est en voyage d'affaires», le journaliste Laurent Richard taxait également le chef de l'Etat azerbaïdjanais Ilham Aliev de «dictateur» et de «despote».

A la suite de l'émission incriminée, l'Etat du Caucase avait alors porté plainte. Ce qui avait entraîné la mise en examen, presque toujours automatique en matière d'accusation de diffamation, de la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte pour diffamation envers particulier. Elise Lucet est quant à elle mise en cause pour «complicité».

Maître Olivier Pardo, représentant l'Azerbaïdjan, estime que Cash Investigation est à la recherche du sensationnel. «Ce n'est pas de l'information, mais de la dénonciation», a-t-il déclaré à l'AFP. En réparation du préjudice, l'Azerbaïdjan demande un euro symbolique. Les prévenues encourent une amende de 12 000 euros. De son côté, l'avocat de la défense, maître Jean Castelain, a annoncé qu'il allait soulever l'irrecevabilité de constitution de partie civile de l'Etat d'Azerbaïdjan. Selon lui, un Etat ne peut être considéré comme un particulier et donc agir en diffamation.

Cette ligne de défense avait déjà été jugée recevable en mai 2016 par la cour d'appel de Versailles. Celle-ci avait confirmé un non-lieu en faveur de François Rochebloine, député UDI poursuivi lui aussi par l'Azerbaïdjan, au motif qu'un Etat étranger ne pouvait attaquer en diffamation. Bakou s'est pourvu en cassation dans cette affaire.

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