France

Le maire FN de Mantes-la-Ville veut «moins de hip-hop aux frais de la princesse»

Le maire FN de Mantes-la-Ville, sous couvert de restructuration budgétaire coupe les vivres de nombreuses associations, que certains n’hésitent pas à qualifier de «lutte idéologique». L’élu souhaite par contre développer la police municipale.

«Dans un contexte budgétaire contraint, on doit se recentrer sur les priorités : sécurité, école, propreté, baisse de la fiscalité, ce n’est pas permettre le développement d’activités rap, hip-hop aux frais de la princesse», lance le maire FN Cyril Nauth.

Elu en mars 2014 face au Parti socialiste, il a, comme d’autres élus FN à travers la France, sévèrement raboté les subventions à destination de certaines associations, comme par exemple le Football Club Mantois, dont le montant de la subvention a été amputé de 75%. Le club de foot local, accueillant de nombreux jeunes des quartiers, s’est vu refuser ses subventions, le maire arguant que l’association est «mal gérée», selon l’AFP.

Et le milieu associatif local est perplexe ; Abdessamad El Warroudi, président de Réflexion et action citoyenne (RACMY), estime que «Le social est en train de mourir à Mantes-la-Ville», regrettant le manque de dialogue avec la collectivité locale.

En juin, la tension est encore montée d’un ton quand le département des Yvelines a signé directement un contrat de financement de l’action social avec douze associations, reprochant à la mairie de ne pas avoir respecté un engagement pris par la précédente équipe municipale. Ce à quoi Cyril Nauth a répondu «Faux ! coup politique !», accusant le président du département (Républicain) d’instrumentaliser les associations pour faire du tort au FN.

Le maire a répliqué en menaçant de boycotter certaines de ces associations. Mais ce dernier le concède lui-même : «on est pas forcément pour la médiation, je veux au contraire développer notre police municipale».

Les élus locaux affiliés au Front National n’en finissent plus de faire parler d’eux. Il y a un mois, Patrice Charles, élu municipal frontiste de Moissac (82), a proposé de reconnaitre Daesh en tant qu’Etat à part entière. Au printemps deux maires FN ont choisi de débaptiser leur rue du 19 mars 1962, date de la signature des Accords d'Evian statuant sur la fin de la guerre d'Algérie jugée «polémique».