France

Mélenchon vient à Marseille défendre un site antique grec menacé par des logements de luxe

Jean-Luc Mélenchon, député de Marseille, a rejoint une manifestation sur le site archéologique de la Corderie dans le centre de la cité phocéenne pour demander la préservation de cette carrière grecque menacée par la construction d'un immeuble.

Environ 200 personnes se sont réunies le 24 août sur le site de la Corderie à Marseille. Ils exigeaient la préservation entière de la carrière antique située à deux pas du Vieux-Port. Début août, la ministre de la Culture Françoise Nyssen a décidé de protéger une partie du site : 650 mètres carrés – sur les 6 500 au total – qui seront classés Monument historique, et une servitude sera établie pour permettre au public d’y accéder en permanence. Une autre partie du site a été promise à la construction d'une résidence de huit étages pour 109 logements «haut de gamme».

«Quand l'Etat s'effondre, quand la loi n'est plus respectée, faites-la vous-même, c'est la seule façon de rappeler que nous sommes les dépositaires de la loi», a lancé Jean-Luc Mélenchon.

Arrivé discrètement sur le site vers 18h30, il a rejoint quelque 200 manifestants, dont un cortège parti des journées d'été de son mouvement, la France insoumise, qui se tiennent à Marseille depuis le 24 août.

Le candidat de gauche à la présidentielle a été acclamé par la foule qui l'a appelé à la tribune en criant «résistance».

«Je réagis en être humain et en être de culture», a déclaré Jean-Luc Mélenchon. «C'est le cinquième siècle avant notre ère… C'est l'explosion de la pensée philosophique en Grèce», a-t-il poursuivi.

Des riverains mais aussi des Marseillais d’autres quartiers s'étaient rassemblés, comme Claudine venue avec sa fille de dix ans : «C’est important. Une ville sans histoire ne peut pas avancer», explique-t-elle, une pancarte «sauvons la Corderie» à la main.

Benoit Payan, président du groupe socialiste à la mairie de Marseille, était également présent. «Ca suffit. Il n'y a qu'une issue : le retrait pur et simple», a-t-il déclaré.

La mairie avait déclaré à l'AFP début août qu'elle souhaitait «attendre la décision officielle de l'Etat» mais qu'elle avait «conscience de l'importance de cette découverte».