Urinoirs bouchés, moisissures au plafond, rats et cafards en liberté, voitures cassées : voici un échantillon des photos reçues par l'Union des policiers nationaux indépendants (UPNI) à l'occasion d'un concours lancé le 6 août pour dénoncer les conditions de travail des fonctionnaires de police.
Les policiers sont ainsi invités à envoyer des photos de leur vie quotidienne au commissariat, afin de décerner le prix – avec une bonne dose d'ironie – des locaux les plus insalubres, du matériel ou du véhicule le plus défectueux.
«Nous avons reçu près de 300 photos depuis début août. Il n'y a pas une journée sans que nous n'en recevions pas [sic]. Cela nous touche de voir l'ampleur que cela a pris», confie le vice-président de l'UPNI dans les colonnes du Parisien le 20 août.
Et les clichés sont édifiants. Un véhicule de CRS de Strasbourg affiche par exemple un demi-million de kilomètres au compteur. Les insectes, cafards ou blattes pullulent dans certains locaux, et des fuites d'eau se sont invitées dans les bureaux. «Il n'y a pas de sectorisation, [la vétusté des commissariats] touche tout le monde, sur tout le territoire», explique le vice-président de l'UPNI.
Avec pour conséquence immédiate une démotivation croissante des agents qui font preuve selon l'UPNI de «fatalisme».
«Face au silence de la hiérarchie, nous avons décidé de lancer ce concours pour attirer l'attention, et notamment des policiers eux-mêmes», poursuit le vice-président de l'UPNI, qui explique avoir contacté les services du Premier ministre Edouard Philippe et du ministre de l'Intérieur pour les alerter sur cette problématique, sans succès pour l'instant.
Les policiers ont jusqu'au 10 septembre pour envoyer leurs clichés. Les photos seront classées dans un album numérique, voire papier, qui doit être présenté le 16 septembre, à l'occasion d'une journée nationale de manifestation en soutien à la police.