«Nous avons une dizaine de blessés, dont l'un a un pied très abîmé, et un autre une grave brûlure à la joue», a affirmé à l'AFP l'un des militants s'exprimant au nom du collectif des opposants à Cigéo, se faisant appeler Michel. Selon lui, un millier de personnes au total ont pris part à la manifestation du 15 août contre le projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse.
La préfecture du département, de son côté, a précisé que deux gendarmes mobiles avaient été blessés par un «engin artisanal lancé par les opposants». Un peu plus tôt, elle avait indiqué que l'un des gendarmes blessés souffrait d'un «trauma sonore».
On dénombrerait trois blessés dans les rangs des manifestants (l'un à la cheville, un autre au menton et le troisième aux côtes), selon le compte-rendu de leurs appels aux pompiers transmis par la préfecture.
Les autorités ont dénombré 300 manifestants, dont la majorité étaient «casqués, cagoulés, vêtus de noir et armés de pierres, bâtons, boucliers». Toujours selon la préfecture, les opposants ont jeté des pierres sur des gendarmes «pré-positionnés à titre préventif», avant de leur lancer un peu plus tard des cocktails Molotov.
«On ne souhaitait pas l'affrontement, mais il y a eu effectivement des affrontements avec la gendarmerie, parce qu'elle nous a empêchés de manifester où on le souhaitait», a souligné Michel.
Les positions passées de Nicolas Hulot refont surface
Le projet Cigéo, objet d'une guérilla juridique entre l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et ses opposants, vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.
Les opposants ont marqué un point début août, lorsque l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a émis des «réserves» sur ce projet, en raison notamment d'«incertitudes» concernant le comportement des déchets hautement inflammables en cas d'élévation de température.
En juillet, l'Andra avait annoncé que la construction de Cigéo ne débuterait pas avant 2022. Son directeur général, Pierre-Marie Abadie, s'était inquiété de «la contestation sur le terrain» qui, selon lui, s'est renforcée depuis l'été 2016 et qui est source de tension avec les habitants.
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, n'a pas pris position sur le projet Cigéo depuis son entrée au gouvernement, se bornant à indiquer qu'il souhaitait «étudier davantage» ce projet. Mais les opposants ont récemment exhumé une photo, qui remonterait à octobre 2016, et sur laquelle on voit Nicolas Hulot – qui à l'époque n'était pas encore ministre – tenir une pancarte proclamant «Cigéo Bure, je dis non !»