France

De plus en plus de CRS se font porter pâles pour protester contre l'imposition de leurs indemnités

Au moins quatre compagnies de CRS ont décidé de protester contre le projet gouvernemental de fiscalisation des indemnités journalières d’absence temporaire, ouvrant la voie à une baisse de leurs revenus compensatoires.

La grogne gagne les policiers des compagnies républicaine de sécurité (CRS). Au moins quatre compagnies, dans le Rhône, la Loire et les Ardennes ont obtenu des arrêts de travail. Leur but ? Contourner l'interdiction aux policiers de faire grève, afin de protester contre le projet gouvernemental ciblant les indemnités journalières d’absence temporaire (IJAT), octroyées aux fonctionnaires lorsqu'ils sont envoyés en mission loin de leur domicile. 

Ces IJAT sont actuellement non-imposables, ce que le gouvernement souhaite changer à partir de janvier 2018 afin de récupérer une partie des sommes versées, de plus en plus importantes dans un contexte sécuritaire et social sensible. 

Concrètement, le montant de l'IJAT sera intégré aux salaires des policiers, et donc soumis à la CSG, que le gouvernement souhaite par ailleurs augmenter. 

Nous prendre un acquis comme l'IJAT, c'est un manque de reconnaissance du gouvernement

Le 5 août, une cinquantaine de CRS de Mably (Loire), sont allés consulter à l'hôpital de Saint-Priest. Arnaud Lefebvre, délégué syndical Alliance Police nationale et porte-parole syndical de la CRS 34 s'est confié au Progrès à ce sujet : «Depuis janvier 2015, nous sommes constamment en mission. Souvent en sous-effectif, en horaire allongé, avec un manque de moyen criant. Malgré le soutien de la population, il y a une accumulation de fatigue physique, mentale et nerveuse. Nous prendre un acquis comme l'IJAT, c'est un manque de reconnaissance du gouvernement.»

Même constat pour les CRS 23 de Charleville-Mézières, les CRS 34 de Lyon et plus récemment une quinzaine de policier de la CRS 50, basés à La Talaudière près de Saint-Etienne, qui se sont vu délivrer le 9 août des arrêts de travail, avant le début de leur mission de sécurisation à l'aéroport d'Orly.

Dans un contexte de lutte antiterroriste et de crise migratoire, les syndicats policiers avaient déjà fait part de leur «inquiétude» après l'annonce de 526 millions d'euros d'économies prévues au ministère de l'Intérieur pour le prochain budget. Des manifestations pourraient être organisées à la rentrée. 

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