France

Le père de l'assaillant de la tour Eiffel assure que son fils «n'est pas un djihadiste»

La garde à vue du malade psychiatrique arrêté le soir du 5 août à la tour Eiffel, où il avait brandi un couteau en criant «Allah Akbar», a été prolongée de 24 heures, le 6 août, le temps de se prononcer sur sa capactié de discernement. 

L'état de santé du jeune assaillant de la tour Eiffel, qui vient d'avoir 19 ans, a été jugé compatible avec sa garde à vue. Il devait voir un psychiatre dans la journée du 7 août. 

Mais plusieurs éléments, dont le témoignage de son père, semblent laisser entendre que le suspect pourrait avoir agi sans discernement. 

«Dès qu'il est en colère, [...] il crie Allah Akbar  [...] mais je peux vous assurer que mon fils n'est pas un djihadiste», a déclaré le 7 août sur BFMTV le père du jeune homme, qui pense que son fils a agi après avoir été irrité par un différend entre eux lors de cette permission de sortie.

«Il dit qu'il a des armes qu'il a gardées à la maison, d'après son audition», mais les policiers «n'ont rien trouvé», a ajouté le père, qui a fait état de plusieurs perquisitions liées à son fils au domicile familial depuis 2013.

Dans un premier temps, le parquet n'avait pas retenu la piste terroriste. Mais le suspect, né en août 1998 en Mauritanie, a affirmé en garde à vue qu'«il voulait commettre un attentat contre un militaire et était en lien avec un membre du groupe djihadiste Etat islamique qui l'aurait encouragé à passer à l'acte», selon une source proche du dossier.

Ses dernières auditions font toutefois apparaître de «gros problèmes psychiatriques», prévient une autre source proche de l'enquête en cours pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et tentative d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique.

Souffrant de tels troubles depuis 2013, il était hospitalisé dans le service psychiatrique de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) depuis plusieurs mois et sa mesure d'hospitalisation avait été renouvelée le 27 juillet pour six mois, d'après des sources concordantes. Il était en permission de sortie du 4 au 6 août chez sa famille, qui habite dans le même département au nord de Paris.

Selon une source policière, sa famille, musulmane pratiquante, n'est pas du tout radicalisée.

En décembre 2016, le jeune homme avait été condamné pour apologie du terrorisme et menaces de mort sur des agents SNCF.

Le 5 août au soir, peu avant minuit, le jeune homme a franchi un portique de la tour Eiffel en bousculant un agent de sécurité d'un coup d'épaule. Il a ensuite sorti un couteau en criant : «Allah Akbar.»

Des militaires de l'opération Sentinelle lui ont alors ordonné de poser son couteau à terre. Il s'est exécuté sans opposer de résistance et a été immédiatement interpellé.

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