France

Des «cris de chèvres» ciblent une députée LREM à l'Assemblée, Rugy promet des sanctions

Visiblement agacé par l'intervention d'une députée LREM se réjouissant des mesures de moralisation de la vie politique portées par la majorité, un député a poussé des bêlements pour la fustiger. Le président de l'Assemblée a promis des sanctions.

Alors que l'Assemblée nationale continue de fonctionner à plein régime en ce mois d'août, il semblerait que les heures de travail estivales ne réussissent pas à tous les députés. A l'occasion de la prise de parole de la députée de la majorité Alice Thourot le 3 août, lors de laquelle celle-ci à défendu la suppression de la réserve parlementaire et le bienfait des lois de moralisation de la vie publique, un député a laissé exploser son irritation en... bêlant.

«Misogynie, cris de bêtes, propos déplacés... Est-ce donc cela le "professionnalisme" qui nous ferait tant défaut ?!», a réagi l'intéressée sur Twitter

L'imitation caprine a scandalisé plusieurs autres parlementaires, y compris des membres de l'opposition. Dénonçant une manifestation de la «mysoginie ordinaire», Jean-Luc Mélenchon a établi un parallèle entre cet épisode et le fait que la députée de la France Insoumise Mathilde Panot avait été accusée par des élus de lire un discours rédigé par lui-même.

D'autres députés de l'Assemblée nationale ont pointé du doigt des membres du groupe Les Républicains (LR), opposés aux lois destinées à rétablir la confiance dans la vie politique et qui, dans leur aspect pratique, suppriment une série d'avantages accordés aux parlementaires. 

Ainsi, Saïd Ahamada, député de La République en marche (LREM), a volé au secours de sa collègue et accusé ouvertement le groupe LR. Il exige que celui-ci, mené par Christian Jacob à l'Assemblée nationale, condamne officiellement cet acte de goujaterie.  

Enfin, citant le tweet de protestation de l'intéressée, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy, lui aussi membre de LREM, a promis que l'auteur des cris désobligeants serait identifié et sanctionné. 

Ce n'est pas le premier cri d'animal à retentir dans l'hémicycle. En 2013, Philippe Le Ray, député LR (à l'époque UMP), s'était illustré en poussant des cris de poule durant la prise de parole de la députée écologiste Véronique Massonneau, la forçant à interrompre son intervention et à s'exclamer : «Ça suffit ! Mais qui fait ça ? Je ne suis pas une poule.»

De plus en plus de voix s'élèvent à droite contre l’ampleur des mesures prises dans le cadre des deux projets de lois de confiance dans la vie politique. Il est notamment prévu qu'une batterie d'avantages dont bénéficient les députés soient supprimés, parmi lesquels la réserve parlementaire. Le député LR Marc Le Fur, entre autres, a récemment dénoncé dans l’hémicycle des mesures visant à jeter «l'opprobre sur le Parlement». 

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