France

Un «poing dans la gueule» d'Hortefeux : Rachida Dati se lâche et livre des souvenirs croustillants

Dans une interview, Rachida Dati dézingue ses alliés de l'ère Sarkozy tels NKM ou Brice Hortefeux, qu'elle dit avoir frappé devant un ascenseur. Nicolas Sarkozy semble avoir connu bien des déboires pour contrôler son ex-garde des Sceaux.

L'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati a accordé une interview au Monde dont la liberté de ton et les détails tranchent avec la langue de bois habituellement utilisée par les hommes politiques. L'ex-ministre est connue pour son caractère vindicatif et sa tendance à exposer publiquement ses désaccords avec les membres de son parti, mais elle s'est surpassée dans cet entretien. 

Un «poing dans la gueule» du «facho» Brice Hortefeux 

Si ses relations houleuses avec l'ancien ministre de l'Intérieur sont de notoriété publique, Rachida Dati n'a pas été avare de détails dans cet entretien. Elle aurait ainsi multiplié les insultes et provocations envers Brice Hortefeux, avec qui elle était contrainte de s'afficher en public, communication oblige, par Nicolas Sarkozy. Elle aurait pris pour habitude de qualifier l'ancien ministre de «grand guignol» et parfois même de «facho» ou de «nazi».

Là, je me retourne et je lui mets un coup de poing dans la gueule, et il se mange le miroir !

Sans préciser la date, elle affirme en être venue aux mains avec lui devant un ascenseur après qu'il eut répliqué à un «facho» par un «intrigante». Sur cette altercation, elle raconte : «Là, je me retourne et je lui mets un coup de poing dans la gueule, et il se mange le miroir !»

Nicolas Sarkozy, pour lequel l'ex-ministre de la Justice semble avoir gardé une certaine affection, devra intervenir en personne pour la convaincre d'arrêter de «chercher» Brice Hortefeux. 

NKM, «élevée comme la huitième merveille du monde»

Si dans le passé Rachida Dati a essayé de dissimuler son inimitié pour NKM, notamment en s'affichant avec elle pendant la campagne des municipales à Paris en 2013, elle semble aujourd'hui totalement l'assumer. Dans l'interview, l'ex-garde des Sceaux nous dresse le portrait d'une femme «élevée comme la huitième merveille du monde», qui considère que «tout ce qu'elle fait est parfait». Pour enfoncer le clou, elle dira de l'ex-députée : «L'armoire de mon bureau a pour moi plus d'intérêt qu'elle.» Pour être certaine que le message passe, elle précisera : «Humainement, je ne l'aime pas du tout.»

La divulgation en novembre 2016, dans le cadre de d'une enquête visant l'ancien préfet et directeur du renseignement intérieur Bernard Squarcini, de propos peu élogieux de NKM à son égard, ne sont probablement pas étrangers à la charge de Rachida Dati contre son ex-alliée.

NKM aurait approuvé en 2013, lors d'une conversation téléphonique enregistrée par les enquêteurs, une phrase de Bernard Squarcini proposant d'en finir avec Rachida Dati : «Allez, tu me tues Rachida et Fillon [...] parce que Rachida on n'en veut plus.»

Ce à quoi NKM aurait répliqué : «Je vais te dire, le meilleur moyen de la tuer, c’est d’éteindre. […] Et Fillon, c’est pareil, faut pas le tuer publiquement, faut l’éteindre.»
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