France

Loire : nouvel arrêté limitant le voile et le burkini sur un bassin communal

Le maire divers droite de Lorette (Loire) a fait voter le 12 juillet en conseil municipal un nouvel arrêté restreignant le port du voile et du burkini sur le site d'un bassin communal, selon la municipalité et la préfecture.

Le parquet de Saint-Etienne a annoncé à l’AFP qu'une enquête préliminaire pour discrimination concernant Gérard Tardy, le maire divers droite de la commune de Lorette, a été ouverte la semaine dernière, à la suite de plaintes déposées par la Fédération nationale Maison des Potes – Maison de l'Egalité et par SOS Racisme Loire.

Dans la soirée du 12 juillet, l'édile a fait évacuer le public et les journalistes présents, avant de proposer à son conseil une version amendée du règlement intérieur controversé du nouveau bassin de baignade de cette commune de 5 000 habitants, ouvert depuis le 24 juin.

Le burkini, jusqu’alors interdit sur le site, y est désormais autorisé sauf dans l’eau et sur les pontons au bord de l’eau. «Seuls les vêtements conçus pour la baignade et permettant le respect des règles d’hygiène et de sécurité sont autorisés», dispose l’arrêté adopté à la quasi-unanimité. Pour accéder à la plage, une personne portant un voile ou un foulard droit être identifiable, selon cet arrêté.

Un arrêté pris fin juin, proscrivant autour du bassin «monokini, burkini, voile dissimulant partiellement ou totalement le visage, combinaison», avait suscité la polémique, avant d'être retiré provisoirement.

Visé par une enquête préliminaire, l’élu, suspect de refuser l’accès à un service public en raison d’éléments discriminatoires matérialisés par une signalétique [un pictogramme représentant la tête d’une femme voilée, barrée d'un trait rouge], doit être entendu.

Le 3 juillet, le tribunal administratif de Lyon, saisi en référé par trois associations, a constaté que Gérard Tardy avait retiré l’arrêté controversé trois jours auparavant. Il avait condamné la commune à verser à chacune des associations (Maison des Potes 42, Ligue des droits de l’Homme, Collectif contre l’islamophobie en France) 700 euros au titre des frais de justice.

La préfecture de la Loire a indiqué à l’AFP qu’une analyse juridique était en cours pour savoir si le nouveau texte était conforme à la loi ou s’il devait être déféré devant le tribunal administratif.

En juin 2016, Gérard Tardy avait utilisé les panneaux à messages communaux pour inviter ses administrés qui suivent le ramadan à le pratiquer «sans bruit», arguant que «la République se vit à visage découvert».

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