Alors que Thierry Solère, le député à l'initiative de la création du groupe «constructif» Les Républicains-Union des démocrates et indépendants (LR-UDI) à l'Assemblée nationale, vient d'annoncer qu'il avait reçu par courrier sa convocation d'exclusion du parti, plusieurs personnalités ont réagi.
Certains se félicitent de cette clarification, à l'instar du député du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle. Celui-ci estime en effet que l'attitude de Thierry Solère est comparable à celle d'Edouard Philippe, de Gérald Darmanin et de Bruno Le Maire. Tous ont rejoint le gouvernement et ont battu des candidats LR aux législatives. Il juge leur exclusion normale.
Même son de cloche chez Nadine Morano, qui voit dans le groupe parlementaire de Thierry Solère, qu'elle qualifie ironiquement de «destructifs», une ligne politique à laquelle elle ne s'identifie pas.
A l'inverse, Christian Estrosi, a jugé anormale la procédure d'exclusion engagée contre Thierry Solère. Le maire LR de Nice a dénoncé les «bûchers» allumés, selon lui, par la direction du parti. Sur le plateau de BFMTV, il a plaidé pour une politique de rassemblement plutôt que d'exclusion, sans mâcher ses mots. «Chez les Staliniens, on disait "le parti se renforce en s'épurant". Moi, je pense que pour se renforcer et préparer les victoires de demain, c'est en rassemblant, pas en excluant», a-t-il déclaré.
Celui qui avait appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle a par ailleurs annoncé qu'il allait adresser une lettre à chaque membre de la nouvelle direction «pour leur demander de bien réfléchir à ne pas offrir aux Français cette image de tambouille politicienne qu'ils détestent».
Le parti Les Républicains doit tenir le 10 juillet un bureau politique, au cours duquel l'exclusion des «constructifs» sera discutée. Outre la création d'un groupe parlementaire distinct, plusieurs cadres du parti reprochent à Thierry Solère de défendre une ligne explicitement favorable à Emmanuel Macron.