«L'Etat vient de faire appel de la décision du tribunal administratif prise en référé», a déclaré Fabien Sudry, préfet du Pas-de-Calais, en marge d'un déplacement consacré à la «renaturation» de l'ex-Jungle de Calais, le 6 juillet. «C'est une décision du ministère de l'Intérieur avec un appel devant le Conseil d'Etat», a-t-il précisé.
Le 26 juin, le tribunal administratif de Lille avait refusé la création à Calais d'un centre d'accueil d'urgence pour les migrants, mais avait ordonné la mise en place de mesures pour leur venir en aide.
La justice administrative avait ainsi donné partiellement raison aux onze associations qui l'avaient saisi en référé pour réclamer l'arrêt des «entraves» à la distribution de nourriture aux 400 à 600 réfugiés présents dans le Calaisis.
«L'Etat a considéré, après la ville de Calais, qu'il y avait dans cette décision des considérations qui pouvaient être discutables sur le plan de l'intérêt général», a relevé Fabien Sudry. «L'Etat a ainsi souhaité que la juridiction suprême puisse se prononcer de manière définitive sur des sujets complexes qui ont été examinés par le tribunal administratif de Lille», a-t-il ajouté.
Dans son ordonnance, le juge avait réclamé la création de plusieurs points d'eau, de sanitaires et l'obligation de laisser les associations continuer à distribuer des repas. Il avait en outre exigé un renforcement du dispositif d'accès à des douches, réservées jusqu’à présent aux personnes malades et notamment à celles atteintes de la gale.
Dans la matinée du 6 juillet, un journaliste de l'AFP a constaté que de nombreux migrants africains tentaient de monter dans des camions dans la zone industrielle de Calais, non loin du port où les poids lourds embarquent sur des car-ferries pour rejoindre l'Angleterre.