France

Nicolas Hulot aurait touché des salaires plus que juteux grâce à sa société Eole

Selon Le Canard enchaîné, le ministre de la Transition écologique aurait bénéficié de très larges rémunérations au sein de sa société Eole Conseil. Quant à sa fondation, elle a pour mécènes EDF, Veolia et Vinci, liés au secteur nucléaire. Embarras ?

L'édition du 5 juillet du Canard enchaîné met en lumière la situation financière du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui serait visiblement plus que confortable.

En effet, le ministre a perçu, selon Le Canard, d'importantes sommes d'argent grâce aux royalties des ventes de shampoings et gels douches de la marque Ushuaïa, qui appartient à la chaîne TF1 et est dérivée de l'émission du même nom que Nicolas Hulot a créé en 1990. Ce sont ces royalties qui alimenteraient les comptes de sa société Eole Conseil.

L'hebdomadaire satirique, qui a épluché les comptes de cette société, affirme qu'en 1992, ce projet rapportait déjà 113 000 euros à l'écologiste. Mais à partir des années 2000, les bénéfices explosent et Eole Conseil dégage entre 480 000 et 715 000 euros de chiffre d'affaires par an, tandis que Nicolas Hulot, seul salarié de sa société, en possède 99,9% des parts.

Aussi, en 2013, l'ancien présentateur d'Ushuaïa aurait bénéficié d'un salaire de 290 000 euros. Selon Le canard, ce dernier aurait été complété par 66 000 euros de dividendes. A partir de cette année-là, les montants sont confidentiels.

Interrogé par le Canard, le ministre a affirmé que toutes les recettes d'Eole Conseil provenaient des produits dérivés d'Ushuaïa (shampoings et gels douches) et de droits d'auteurs sur des livres que Nicolas Hulot a écrits et publiés.

Les gels douches Ushuaïa, pas vraiment écolos ?

Autre révélation embarrassante, la présence dans trois produits de la marque Ushuaïa de colorants allergènes et d'une substance qui pourrait être un perturbateur endocrinien. Pas très écologique autrement dit. D'autant plus que Nicolas Hulot a publié récemment un message vidéo via le compte Twitter du ministère de la Transition écologique pour mettre en garde justement contre  les problèmes sanitaires soulevés par les perturbateurs endocriniens...

Par ailleurs, comme le rappelle le Canard, la Fondation Nicolas Hulot (désormais rebaptisée Fondation pour la nature et l'homme), dont ce dernier était le président jusqu'à sa nomination au gouvernement, a pour mécènes EDF, Veolia et Vinci... malgré, donc, les prises de position anti-nucléaire du désormais ministre.

Le premier a versé jusqu'en 2012 entre 100 000 et 460 000 euros par an à sa fondation. Le second a versé 200 000 euros par an entre 2012 et 2017 et le dernier, désigné pour construire l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a financé la société à hauteur de 30 000 euros entre 2014 et 2015.

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique devrait recevoir la déclaration de patrimoine du ministre d'ici une quinzaine de jours. «C'est elle qui appréciera s'il y a conflit d'intérêts», a déclaré Nicolas Hulot au Canard.

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